DETECTION MOLECULAIRE DU CANCER DE LA PROSTATE LOCALISE EN UTILISANT LA METHODE DE
Objectif. Le diagnostic du cancer localisé de la prostate est délicat compte-tenu de l’absence de marqueur spécifique. De nombreux patients ont besoin de subir plusieurs séries de biopsies avant de pouvoir établir le diagnostic. Nous avons souhaité établir l’intérêt de détecter l’hyperméthylation de gènes spécifiques dans les urines pour établir le diagnostic de cancer de la prostate.
Matériels et Méthodes. Des échantillons d’urines ont été collectés à l’issue d’un massage prostatique chez 95 patients avec un cancer de la prostate localisé (63 pT1, 31 pT2, 1 pT3), et chez 38 sujets sains contrôles. Dix gènes (GSTP1, RASSF1a, ECDH1, APC, DAPK, MGMT, p14, p16, RARß2 et TIMP3) ont été explorés en utilisant la méthode “quantitative real-time methylation-specific PCR”. Des courbes ROC ont été générées.
Résultats. La fréquence des gènes hyperméthylés allait de 6,3% (p14) à 83,2% (GSTP1) chez les patients avec un cancer de la prostate. Au moins un gène était hyperméthylé chez 93% de ces patients. La spécificité de la méthylation a été calculée à 0,74. La méthylation était signifcativement plus fréquente (p<0,05) dans les cas de cancer vis-à-vis des contrôles, exceptés pour p14 et p16. D’après les courbes ROC, la combinaison de 4 gènes (GSTP1 (0,86), RASSF1a (0,85), RARß2 (0,80) et APC (0,74)) permettait de distinguer les cas de cancer des sujets sains. La sensibilité et la précision de ce panel étaient de 86% et 89%, respectivement.
Conclusion. L’existence d’un taux de méthylation aberrant dans les cellules urinaires est significativement associée avec la présence du cancer de la prostate. Un panel de 4 gènes pourrait nous aider à identifier les patients à haut risque de cancer et optimiser ainsi le recours aux biopsies de la prostate.