Détection du cancer de la prostate par étude des pertes d’hétérozygoties des cellules prostatiques urinaires obtenues après massage prostatique : résultats avec 3 ans de recul
INTRODUCTION : la recherche de pertes d’hétérozygoties (LOH) sur des cellules prostatiques recueillies dans le premier jet urinaire après massage prostatique peut être un nouveau marqueur prédictif de cancer de la prostate (CaP). L’objectif de ce travail était de valider cette recherche de LOH et de suivre sur 3 ans les patients ayant des LOH sans CaP retrouvé.
MATERIEL ET METHODES : 95 patients avec un PSA total (Prostate Specific Antigen) compris entre 4 et 10 ng/ml, ont eu, avant la réalisation de biopsies prostatiques (BP), un prélèvement sanguin et un recueil du premier jet urinaire après massage prostatique. La présence de cellules prostatiques urinaires était confirmée par RT-PCR à partir d’ARNm du PSA. L’analyse génomique a été effectuée sur 6 régions chromosomiques fréquemment délètées dans le CaP. Les BP positives étaient considérées comme l’élément de référence. Les patients ayant eu au moins une LOH et des BP négatives (faux positifs) ont été suivis avec un recul de 3 ans.
RESULTATS : 66 patients avaient au moins une LOH, dont 42 un CaP. La sensibilité et la spécificité du test, comparées au PSA libre/total avec un seuil à 15 %, étaient respectivement de 79 % et 70 % pour la sensibilité, et de 43 % et 76 % pour la spécificité. Après un suivi de 3 ans, un CaP a été décelé chez 9 (38 %) des 24 patients faux-positifs, amenant la sensibilité et la spécificité du test respectivement à 82 % et 55 %. Les nouvelles sensibilité et spécificité du PSA libre/total étaient de 68 % et 85 %.
CONCLUSION : l’étude des LOH sur les cellules prostatiques recueillies après massage prostatique est un test non invasif qui permet d’identifier les patients à haut risque de néoplasie prostatique. Ce test permet d’optimiser les indications de BP itératives chez les patients faux-positifs.