Cystoscope flexible à gaine à usage unique avec canal opérateur intégré à la gaine versus cystoscope flexible standard : résultats préliminaires d’une étude prospective bicentrique comparant la sécurité bactériologique et l’efficience
Objectifs. La législation française n’autorise pas la désinfection de bas niveau pour les endoscopies des cavités stériles, pourtant des endoscopes à gaine stérile à usage unique nécessitant une désinfection de bas niveau sont disponibles sur notre marché. Évaluer la sécurité bactériologique, l’impact économique et organisationnel de l’utilisation du cystoscope à gaine stérile à usage unique comparativement aux cystoscopes standards.
Méthodes. Étude prospective bicentrique (autorisations du CPP et du CCTIRS), comparant deux périodes distinctes : une période d’utilisation du cystoscope à gaine et une période d’utilisation du cystoscope standard dans chaque CHU participant. Deux cent patients au total devant bénéficier d’une cystoscopie et acceptant de participer à l’étude ont été inclus et répartis dans chaque groupe. La survenue de bactériuries asymptomatiques et d’infections urinaires 48 heures après cystoscopie étaient mesurées dans les deux techniques. Un test d’étanchéité des gaines après leur utilisation était réalisé par une mesure de fuite d’air. Une analyse de minimisation des coûts des deux techniques et de rentabilité de la cystoscopie à gaine est réalisée. Les patients infectés urinaires, vessie neurologique, porteur d’un remplacement ou d’agrandissement de vessie étaient exclus.
Résultat. Résultats préliminaires après inclusion des 36 premiers patients : l’âge moyen était de 68 ans [3483]. La durée d’installation du matériel était de dix minutes en moyenne dans le groupe gaine contre six minutes dans le groupe standard. La durée de l’examen cystoscopique était identique dans les deux groupes. La durée moyenne de désinfection du matériel était significativement moindre dans le groupe gaine : cinq minutes pour une désinfection de bas niveau versus 60 minutes pour une désinfection de haut niveau dans le groupe standard. Cent pour cent des gaines testées après utilisation étaient étanches. Il n’existait pas de différence significative concernant les taux d’infections urinaires ou bactériuries après cystoscopie dans les deux groupes.
Conclusion. Il s’agit d’une première étude européenne sur le sujet pouvant déboucher sur une évolution de la législation. Les résultats préliminaires montrent que l’utilisation des cystoscopes à gaine engendre un gain de temps significatif en matière de désinfection et de mobilisation du personnel avec des taux d’infections urinaires post procédure comparable à la technique classique.
Type de financement : laboratoire Laborie hospices civils de Lyon.