Objectif : évaluer la faisabilité, la morbidité et l’efficacité de la cryothérapie comme traitement de rattrapage des récidives locales d’adénocarcinome prostatique après radiothérapie externe et échec de traitement par HIFU.

Matériel et méthodes : 11 patients ont été traités avec l’appareil Galil Medical°. L’âge moyen était de 66,5 ans. Tous les patients avaient eu une irradiation pelvienne (9 pour un cancer de prostate et 2 pour un cancer du rectum). Le stade clinique initial était :T1 :3 patients, T2 :2 patients, T3 :6 patients. Le PSA médian initial était de 22,4 ng/ml. Le score de Gleason initial était: < ou = 6 pour 4 patients, 7 pour 4 patients, 8 pour 1 patient, indéterminé pour 2 patients. Tous les patients avaient eu une récidive locale histologiquement démontrée sans métastase décelable. Tous les patients ont eu une tentative de traitement par HIFU qui a échoué du fait d’une sténose rectale (8 patients) ou d’une épaisseur de la paroi rectale supérieure à 6 mm (3 patients). Le score de Gleason au moment de la cryothérapie était :< ou = 6 pour 4 patients, = 7 pour 3 patients, = 8 pour 3 patients et non déterminé pour 1 patient. Le PSA moyen avant la cryothérapie était de 3,98 ng/ml: 8 patients avaient été placés temporairement sous hormonothérapie après échec du traitement par HIFU. Le volume prostatique moyen était de 17,1 cc (extrêmes 6-29cc). Une IRM a été réalisée dans la semaine suivant le traitement par cryothérapie.

Résultats : Tous les traitements ont été effectués sous rachi anesthésie (durée moyenne: 140 min). La durée moyenne de sondage a été de 2,3 jours. L’IRM a montré l’absence de lésion rectale. Le suivi moyen est de 13,3 mois. L’hormonothérapie a été reprise chez 7 patients pour PSA ascendant (et métastases chez 2 patients). 4 patients sont sans hormonothérapie avec un PSA stable (PSA moyen 0,2 ng/ml) et une testostéronémie normale. Les principaux effets secondaires ont été une incontinence : grade 1 : 2 patients, grade 2/3 : 3 patients, et une obstruction par élimination de débris (1 patient).

Conclusion : La cryothérapie a permis d’obtenir un contrôle de la maladie cancéreuse chez 4 patients sur 11 soit 36% avec une morbidité acceptable.