Introduction : Cette étude cas-témoins multicentrique menée de 1998 à 2004 dans 5 hôpitaux d’Ile de France, avait pour objectif de préciser la fréquence des étiologies professionnelles connues des cancers de vessie, la distribution des

situations d’exposition et de formuler le cas échéant de nouvelles hypothèses étiologiques.

Matériel et Méthodes : Il s’agit d’une étude prospective cas-témoin. Tous les sujets ont bénéficié d’un interrogatoire professionnel et d’une évaluation des expositions professionnelles aux hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), aux amines aromatiques et aux nitrosamines en aveugle du statut cas ou témoin par deux experts en pathologie professionnelle.

Résultats : 232 cas incidents de cancers de vessie et 232 témoins de sexe masculin appariés sur l’âge ont été étudiés. Cette étude rapporte un excès de cancer de vessie significatifs en fonction du tabagisme cumulé avec une relation dose-effet. Elle met en évidence, après ajustement sur l’âge et le tabagisme cumulé, une relation dose-effet pour la probabilité d’exposition aux HAP. Plusieurs professions et secteurs d’activité sont à risque élevé de cancer de vessie dans cette série. En revanche, il n’existe pas de relation dose-effet pour les expositions aux amines aromatiques et aux nitrosamines après ajustement.

Conclusion : Cette étude paraît d’autant plus importante que les critères clinico-pathologiques ne diffèrent pas de façon significative entre les patients exposés et les non exposés. Elle devrait, après évaluation de la rémanence des situations d’exposition, déboucher sur des plans de prévention spécifiques.