Audit du retard transfusionnel dans un service d’urologie
Objectifs.– L’enquête CépiDc-Inserm a mis en évidence une mortalité périopératoire liée à une gestion perfectible des pertes sanguines dans une centaine de cas annuellement en France [1].
Le but de cette enquête est de rechercher le taux de retard transfusionnel en culot globulaire (CGR) au sein du service de chirurgie urologique de l’établissement.
Méthodes.– Pour chaque patient ayant bénéficié d’une transfusion dans le service en 2008, nous regroupons le dossier chirurgical, le dossier anesthésique, le dossier transfusionnel et les données informatiques des numérations formules sanguines (NFS) péritransfusionnelles. L’absence d’un élément induit l’exclusion.
Les données des NFS sont alors analysées par un chirurgien et un anesthésiste expérimentés en fonction des évènements cliniques et transfusionnels. Les seuils transfusionnels sont discutés, au regard des recommandations de l’Afssaps [2].
Un délai (franchissement du seuil-transfusion) supérieur à 12 heures est considéré comme un retard transfusionnel. Nous notons les épisodes transfusionnels (ET) jugés non justifiés.
Résultat.– Un patient correspondant à un épisode transfusionnel est exclu (dossier perdu).
Soixante-cinq ET sont alors analysés. Le tableau présente les résultats (voir tableau).Ensemble des transfusionsTransfusions sans retard transfusionnelTransfusions avec retard transfusionnelTransfusions indusCGR164148142Patients transfusés342662 Âge (années)79 ± 1182 ± 1674 ± 871 ± 4Épisodes transfusionnels655762CGR par ET2,7 ± 1,52,8 ± 1,72,3 ± 0,51Délai (franchissement du seuil–transfusion) (heures)8,7 ± 12,15,2 ± 434,6 ± 20,57 ± 8
Conclusion.– Un retard transfusionnel est retrouvé globalement dans 9 % des épisodes transfusionnels du service. Ce retard est d’environ une journée entière, ce qui peut être délétère dans notre population urologique âgée et souvent affectée d’une fragilité cardiovasculaire.
Le taux d’épisodes transfusionnels indus reste faible : 3 %. L’accent est dorénavant mis sur la lecture quotidienne en fin de matinée des résultats de NFS par le chirurgien responsable, qui alerte au besoin un membre de l’équipe chirurgicale présent dans le service ou un anesthésiste, avant de vérifier en fin d’après-midi que les transfusions nécessaires ont bien été effectuées.