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Analyse ergonomique des contraintes cognitive et musculaire du chirurgien en coeliochirurgie standard et assistée par robot

Type de financement.– PHRC interrégional.

Objectifs.– La cœliochirurgie standard (CS) est connue pour les positions anti-ergonomiques qu’elle impose au chirurgien, responsables d’un stress physique et mental, pouvant mener à des troubles musculosquelettiques (TMS). La cœliochirurgie assistée par robot (CAR), grâce à la position assise du chirurgien, permettrait de réduire ces troubles musculosquelettiques. Ces risques de TMS, bien étudiés dans de nombreuses professions n’ont jamais été évalués au sein des blocs opératoires. L’objectif de cette étude est d’évaluer les contraintes musculaires et cognitives induites par la CS et la CAR lors d’opérations réelles réalisées sur le cochon.

Méthodes.– Onze cœliochirurgiens confirmés, provenant de 2 spécialités différentes (urologie, digestive) ont participé à cette étude. Les procédures sont réalisées en conditions réelles sur l’animal (cochon de 25 kg) en reproduisant trois positionnements différents du chirurgien en CS (pelvis, rétropéritoine, haut abdomen) ainsi que son positionnement à la console du robot (Da Vinci, Intuitive Surgical®). L’activité électromyographique des muscles trapèzes, dorsolombaires, fléchisseurs et extenseurs des doigts (Root Mean Square, RMS), ainsi que la fréquence cardiaque de ces chirurgiens sont enregistrées durant toute la durée des procédures. Une analyse cognitive est également réalisée, prenant en compte la charge de travail (NASA Task Load Index) ainsi que la perception de l’effort investi pours les différents segments corporels (échelle de Borg).

Résultat.– Trente-quatre procédures (18 CS et 16 CAR) ont pu être réalisées. La charge de travail physique et la perception de l’effort investi est significativement plus élevé lors de la CS (p < 0,05). La charge mentale est cependant identique pour les 2 techniques. La RMS est plus élevée en cœliochirurgie standard pour les muscles trapèzes, dorsolombaires et fléchisseurs des doigts, signifiant une activité physique plus élevée (p < 0,05). On note également l’apparition significative d’une fatigue des muscles trapèzes. Enfin, la fréquence cardiaque durant la cœliochirurgie standard est plus élevée (p < 0,05), confirmant une dépense physique plus importante.

Conclusion.– La cœliochirurgie assisté par robot est une technique chirurgicale moins contraignante physiquement que la cœliochirurgie standard. De fait, cette technique diminue le stress musculaire, permettant ainsi de prévenir l’apparition de troubles musculosquelettiques du chirurgien, et donc d’améliorer ses performances.

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