Urofrance.org : le site de l'Association Française d'Urologie

Accueil > Pathologies urologiques > Cancer de la prostate

Cancer de la prostate

Questions / Réponses

Le cancer de la prostate est une tumeur maligne de la prostate dont il existe plusieurs stades. Votre traitement et votre expérience de la maladie dépendent de la spécificité de la tumeur et de l’expertise de l’équipe médicale qui vous prend en charge.

La plupart des cancers de la prostate se développent lentement et ne provoquent pas de symptômes. Le cancer de la prostate agressif est peu fréquent. Le risque de développer un cancer de la prostate augmente avec l’âge et le diagnostic se fait en moyenne à 69 ans.

Grace au développement des outils de diagnostic et à l’accroissement de l’espérance de vie, de plus en plus de cancers de la prostate sont désormais détectés. En Europe, le cancer de la prostate est le plus fréquent des cancers chez l’homme âgé. Le taux de survie pour ce cancer y est relativement élevé et s’améliore.

Il existe différents stades de cancer de la prostate. Si la tumeur est limitée à la prostate et ne s’est pas propagée, on parle de cancer de la prostate localisé.

Dans le cancer localement avancé, la tumeur s’étend hors et autour de la prostate à des tissus tels que les vésicules séminales, le col de la vessie ou les ganglions lymphatiques.

On parle de maladie métastatique si le cancer s’est propagé à des ganglions ou à d’autres organes.

Plusieurs facteurs de risque sont connus pour le cancer de la prostate. L’âge est le plus important d’entre eux. Le cancer de la prostate est rare chez les hommes âgés de moins de 40 ans et se développe surtout chez les hommes âgés de plus de 65 ans.

Les antécédents familiaux de cancer de la prostate peuvent augmenter le risque.

Ce type de cancer est plus couramment diagnostiqué chez les hommes de descendance africaine et chez les hommes asiatiques. On ignore encore les causes de ces différences.

Manger beaucoup de viande et de produits laitiers pourrait augmenter le risque de cancer de la prostate. Mais cette supposition fait toujours l’objet de recherches.

La prostate est une glande située dans les voies urinaires basses, sous la vessie et autour de l’urètre. Seuls les hommes ont une prostate. Elle produit une partie du liquide qui transporte le sperme. La prostate contient des muscles lisses qui aident à expulser le sperme pendant l’éjaculation.

Une prostate saine fait environ la taille d’une grosse noix et a un volume de 15 à 25 ml. Plus l’homme vieillit, plus sa prostate grossit.

Le terme médical pour une prostate dont la taille a grossi est l’hypertrophie bénigne de la prostate (communément appelée HBP).

Une tumeur de la prostate se développe lorsque les cellules commencent à croître plus vite que la normale. La croissance des cellules cancéreuses de la prostate est liée aux hormones sexuelles mâles appelées androgènes. La testostérone est l’androgène le plus important. Les androgènes sont produits presque exclusivement dans les testicules.

Le cancer de la prostate est généralement asymptomatique, ce qui signifie qu’il n’y a pas de symptômes clairs. Dans la plupart des cas, les symptômes sont causés par une hypertrophie bénigne de la prostate (HBP), ou une infection. Si le cancer de la prostate provoque des symptômes, c’est habituellement un signe que la maladie a progressé. Pour cette raison, il est important de consulter un médecin pour comprendre l’origine des symptômes.

Un certain nombre de symptômes peuvent alerter :

  • symptômes urinaires tels que la fréquence des mictions ou un faible jet d’urine
  • sang dans l’urine
  • trouble de l’érection
  • problèmes d’incontinence urinaire
  • perte de contrôle intestinal
  • douleurs dans les hanches, le dos, la poitrine ou les jambes
  • jambes faibles

Une douleur osseuse pourrait être un signe que le cancer s’est propagé à travers le corps. On parle alors de maladie métastatique.

L’outil le plus commun pour détecter le cancer de la prostate est une prise de sang déterminant le niveau d’antigène prostatique spécifique (communément appelé PSA). Si le niveau de PSA dans le sang est trop élevé, cela suggère que les cellules de la prostate se comportent anormalement. La cause peut être une tumeur de la prostate, mais aussi une infection ou une hypertrophie bénigne de la prostate.

Votre médecin se basera sur les résultats de la prise de sang, mais aussi sur votre âge et vos antécédents familiaux, afin d’estimer votre risque de développer un cancer de la prostate. Si le risque est élevé, il vous proposera une biopsie du tissu prostatique afin de confirmer s’il s’agit bien d’une tumeur. Au cours d’une biopsie de la prostate, des échantillons de tissus de la prostate sont prélevés. Ils sont analysés afin d’aider au diagnostic et déterminer le traitement futur.

Le cancer de la prostate est généralement asymptomatique, mais il y a plusieurs facteurs de risque connus. Ils augmentent en fonction de votre origine ethnique, de votre âge et des antécédents familiaux de cancer de la prostate. Si vous êtes à risque accru d’avoir un cancer de la prostate votre médecin peut vous recommander une prise de sang pour mesurer le niveau d’antigène prostatique spécifique (PSA).

Les hommes qui courent un risque plus élevé de développer un cancer de la prostate sont testés régulièrement. Cela signifie que les tumeurs peuvent être trouvées plus tôt et que le patient a plus de chances de guérir.

Le dosage de PSA entraine malheureusement aussi la détection de tumeurs non nocives. Le traitement de ces tumeurs peut conduire à des effets secondaires désagréables. D’autre part, un diagnostic de cancer peut provoquer de l’anxiété et du stress. Pour éviter un traitement excessif, certains urologues s’opposent au dépistage du cancer de la prostate avec des bilans réguliers de PSA.

Discutez avec votre médecin des avantages et inconvénients du dosage de PSA, et s’il est approprié dans votre cas.

Les tumeurs de la prostate sont classées selon le stade de la tumeur et le degré d’agressivité des cellules tumorales. Le stade de la tumeur représente son niveau de progression et sa propagation éventuelle aux ganglions lymphatiques ou à d’autres organes.

L’autre élément de classification est le score de Gleason qui donne des informations sur l’agressivité des cellules et la vitesse de développement de la tumeur. Les tumeurs avec un score plus élevé sont plus agressives et plus difficiles à soigner.

Se préparer pour une consultation peut être très utile. Cela peut aider votre médecin à mieux répondre à vos questions et inquiétudes. Voici quelques conseils :

  • Notez les questions que vous souhaitez poser au médecin. Les écrire peut vous aider à organiser votre pensée.
  • Si vous le pouvez, faites-vous accompagner par un proche. Il percevra sans doute la consultation différemment de vous et vous pourrez en discuter.
  • Demandez des précisions sur le type de cancer dont vous souffrez et sur les différentes options thérapeutiques.
  • Si le médecin utilise des mots que vous ne comprenez pas, demandez des explications.

Le traitement qui vous sera proposé dépend de l’examen approfondi, de la classification de la tumeur, de votre état de santé général, de la disponibilité des options de traitement dans votre hôpital et de vos préférences personnelles.

Le choix du traitement dépend essentiellement de l’agressivité de la maladie.

Le cancer de la prostate peut être traité par :

  • Prostatectomie radicale
  • Radiothérapie
  • Hormonothérapie
  • Surveillance active
  • Surveillance
  • Nouvelles techniques expérimentales

La prostatectomie radicale est le traitement chirurgical qui consiste à supprimer la totalité de la prostate et des vésicules séminales.

La radiothérapie est un traitement permettant de contrôler et d’éradiquer les cellules cancéreuses. Les cellules du cancer de la prostate sont généralement sensibles à la radiothérapie.

L’hormonothérapie pour le cancer de la prostate (également appelé traitement de privation androgénique) est un traitement anti-androgénique, par voie orale ou injection, visant à stopper la production ou bloquer l’action des androgènes. Ces hormones sexuelles masculines, notamment la testostérone, aident en effet la tumeur à se développer (on parle de cancer hormono-dépendant).

Plus rarement, la production d’androgènes peut être arrêtée par ablation chirurgicale des deux testicules.

L’hormonothérapie efficace empêche le développement de la tumeur.

Une surveillance active est un type de traitement pour le cancer de la prostate dans lequel le médecin surveille la tumeur et sa croissance, selon un calendrier strict de visites. À chaque visite, plusieurs tests sont réalisés pour vérifier, notamment, le niveau d’antigène prostatique spécifique (PSA) dans le sang. L’objectif est de passer à d’autres options de traitement si des signes de progression de la maladie se manifestent.

Une surveillance active est une voie de traitement pour guérir le cancer de la prostate localisé. Si la tumeur a grandi hors de la prostate et a envahi d’autres tissus dans les voies urinaires basses, des traitements alternatifs seront recommandés.

La surveillance simple est une forme de traitement guidée par les symptômes de cancer de la prostate. L’objectif est de passer à d’autres options de traitement uniquement lorsque les symptômes apparaissent. La surveillance simple s’inscrit dans une démarche de soins palliatifs.

La cryochirurgie de la prostate est une technique chirurgicale, en phase d’évaluation clinique, consistant à détruire les cellules tumorales avec des températures glaciales.

L’High Intensity Focused Ultrasound (HIFU), soit ultrasons focalisés à haute intensité, est une technique chirurgicale, en phase évaluation clinique, pour traiter le cancer de la prostate. Elle utilise l’énergie des ondes sonores de haute fréquence pour chauffer les cellules cancéreuses et les tuer.

Le traitement focal désigne plusieurs techniques chirurgicales, en phase d’évaluation clinique, pour détruire seulement de petites tumeurs de la prostate, sans traiter la glande entière. Le traitement concentré sur les cellules tumorales favorise une plus grande préservation des autres tissus de la prostate ou des voies urinaires inférieures.

Le cancer de la prostate résistant à la castration se développe habituellement pendant la phase métastatique de la maladie. Ce type de cancer ne nécessite qu’un faible niveau d’androgènes pour progresser. Ainsi, même lorsque votre corps ne produit presque plus d’androgènes, la tumeur continue de croître. On parle de cancers résistants à la castration car ils ne répondent plus au traitement hormonal de la castration.

Il est important de comprendre que le cancer de la prostate résistant à la castration ne peut être guéri. Votre médecin va alors essayer de réduire la taille des tumeurs pour augmenter les chances de vivre plus longtemps, avec le moins de symptômes possibles.

Des recherches sur le cancer de la prostate résistant à la castration sont en cours et les options de traitement changent rapidement. Votre médecin peut vous recommander :

  • de nouveaux agents hormonaux
  • une chimiothérapie
  • une immunothérapie

Les nouveaux agents hormonaux sont des médicaments pour le cancer de la prostate résistant à la castration lorsque le traitement hormonal standard n’est plus efficace. Les agents hormonaux les plus courants pour le cancer de la prostate sont l’enzalutamide et l’acétate d’abiratérone.

La chimiothérapie est un type de traitement du cancer qui utilise des produits chimiques pour détruire les cellules cancéreuses. Les médicaments de chimiothérapie peuvent être injectés dans la circulation sanguine pour attaquer les cellules dans tout le corps. Ils peuvent également être appliqués directement sur la tumeur. Le docétaxel est la chimiothérapie la plus commune pour traiter le cancer de la prostate.

L’immunothérapie est un type de traitement qui utilise votre propre système immunitaire pour lutter contre les cellules tumorales. Dans le cancer de la prostate, le Sipuleucel-T est utilisé comme immunothérapie.

Le diagnostic de cancer a un grand impact sur votre vie et celle de vos proches. Il peut provoquer des sentiments d’angoisse, d’incertitude, de peur ou même la dépression. Le traitement, intense, aura une incidence sur votre travail et votre vie sociale. Pour trouver un soutien, rapprochez-vous de votre médecin ou de votre infirmière à l’hôpital ou de votre médecin de famille. Ils seront en mesure de vous orienter vers des associations de patients ou des professionnels qui pourront vous apporter un soutien psychologique, mais aussi répondre à des questions pratiques comme, par exemple, les conséquences financières possibles de votre traitement.

Vous pouvez également demander à votre employeur un aménagement de votre temps de travail.

Le traitement du cancer peut aussi affecter votre sexualité. Vous pouvez éprouver une dysfonction érectile après la prostatectomie radicale. La thérapie hormonale peut faire baisser votre libido. Des sentiments de dépression et la fatigue peuvent également avoir un effet négatif sur votre vie sexuelle. Il est important que vous parliez à votre partenaire de vos sentiments. S’il est difficile d’être sexuellement actif, de nombreuses façons d’avoir des rapports intimes existent, en partageant des caresses, en étant l’un près de l’autre, en privilégiant les étreintes.

La guérison d’un cancer de la prostate n’est parfois pas possible. Votre médecin vous proposera des soins palliatifs pour optimiser votre qualité de vie. Ces soins palliatifs sont basés sur la prise en charge du patient et de ses proches par une équipe multidisciplinaire, avec qui vous pouvez partager vos questions d’ordre physique, psychologique, social et spirituel. Les soins palliatifs incluent le contrôle de vos symptômes et le traitement médical pour la gestion de la douleur.

Rapprochez-vous d’une organisation locale de patients pour obtenir un soutien, des informations sur votre maladie ou des réponses à des questions d’ordre pratique. Votre médecin ou votre infirmière à l’hôpital, ou votre médecin de famille pourront vous aider à trouver un groupe de patients près de chez vous. Vous pouvez aussi chercher des informations sur internet. Sachez toutefois que toutes les informations en ligne ne sont pas fiables.

Si vous avez un cancer de la vessie métastatique, votre urologue peut vous suggérer de participer à un essai clinique. Il s’agit d’une étude dans lequel les nouveaux traitements médicaux sont évalués. Il pourrait aussi s’agir d’une étude sur la séquence ou la dose de traitements médicamenteux existants.

Votre urologue vous fournira toutes les informations dont vous pourriez avoir besoin avant de participer à un essai clinique. Vos symptômes et l’état général seront surveillés plus souvent et plus étroitement que pendant le traitement régulier.

Il est important de savoir que vous pouvez interrompre votre participation à un essai clinique à tout moment. Vous n’aurez pas besoin d’expliquer vos raisons.

Un diagnostic de cancer affecte non seulement le patient, mais aussi son entourage. Vous pouvez lui apporter votre soutien de différentes manières, par exemple en l’accompagnant chez le médecin, notamment pour l’aider à formuler ses questions lors de la consultation. Être présent à la consultation est également bénéfique, en vous souvenant de choses différentes ou en vous concentrant sur des informations dont vous pourrez discuter plus tard ensemble. Vous pouvez également interroger le médecin sur l’impact en termes de soins et psychologique du traitement sur vos vies. Les associations de patients peuvent également aider à résoudre des questions plus pratiques et à trouver un soutien financier, par exemple.

Le diagnostic de cancer et le traitement peuvent être très traumatisants. Le traitement du cancer est intense et votre vie peut changer brusquement. De questions sur le pronostic, les effets du traitement et même la possibilité de mourir peuvent surgir. En tant que membre de la famille ou proche, votre présence et votre écoute peuvent apporter un réconfort, sans avoir besoin d’avoir les réponses à toutes ces questions.

Si vous sentez que vous avez besoin de quelqu’un pour parler, rapprochez-vous de votre médecin de famille ou de l’équipe médicale pour bénéficier d’un soutien. Les associations de patients offrent également un accompagnement aux membres de la famille ou aux amis de personnes qui ont été diagnostiquées avec le cancer.

Un diagnostic de cancer peut faire pression sur votre relation. Parler avec votre conjoint peut devenir difficile compte tenu du temps et de l’énergie consacrées au traitement. Vous pouvez décider de discuter de ses difficultés avec un thérapeute.

Vous pouvez, comme votre partenaire, être confronté(e) au stress, à la colère et la dépression. Vous pourriez vous sentir épuisé(e), physiquement et émotionnellement par la responsabilité de prendre soin de votre partenaire et d’assumer des tâches domestiques supplémentaires. N’oubliez pas de prendre du temps pour vous.

Le traitement du cancer de votre partenaire peut aussi affecter votre vie sexuelle. Essayez de parler à votre partenaire de vos sentiments. Il existe de nombreuses façons pour préserver une relation intime, en partageant des caresses, en étant l’un près de l’autre, en privilégiant les étreintes.

Il est normal, également, d’avoir peur de se retrouver seul. Si vous avez besoin de quelqu’un pour parler, vous pouvez vous rapprocher de votre médecin de famille ou de votre conseiller spirituel. Les associations de patients offrent également la prise en charge des partenaires.

Tous les cancers de la prostate ne sont pas traités de façon « radicale », notamment par chirurgie ou radiothérapie. Certains cancers de la prostate diagnostiqués sur des biopsies peuvent avoir des caractéristiques de lésions dites « non significatives » et ainsi être mis en surveillance dite « active ». Ces cancers de la prostate non significatifs sont identifiés sur un ensemble de critères cliniques (toucher rectal), biologiques (taux de PSA total), biopsiques et radiologiques (IRM). La surveillance active est à considérer comme un traitement en tant que tel, car nécessitant des consultations et examens à rythme prédéfini. C’est donc une option thérapeutique du cancer de la prostate à faible risque qui est, depuis quelques années, intégrée dans les recommandations européennes et françaises. Elle intègre la possibilité de traitement radical en cas de progression de la maladie. Sa définition et sa mise en route sont basées sur trois axes : sélection des patients, protocole strict de surveillance, critères d’échec et de traitement différé.

Ainsi, au cours de la surveillance, la présence d’un critère d’évolutivité incite à recommander au patient un arrêt de la surveillance et un traitement radical local. Le risque de devoir procéder à ce traitement radical est évalué à 30-40 % environ dans les deux ans qui suivent le diagnostic, sans pertes de chance notable.

L’opération de prostatectomie totale, qui consiste en l’ablation totale de la glande prostatique et des vésicules séminales, répond aux mêmes critères carcinologiques quelle que soit la voie d’abord. Elle peut s’effectuer par chirurgie ouverte (voie rétro pubienne principalement) ou par chirurgie mini-invasive coelioscopique, assistée ou non de l’aide d’un robot chirurgical.

Le critère de choix de la technique opératoire dépend principalement de l’expérience du chirurgien. Actuellement, aucune étude scientifique n’a montré de supériorité de l’une ou l’autre technique sur les résultats oncologiques (contrôle de la maladie) et fonctionnels (préservation des érections, continence urinaire). Les avantages potentiels de la chirurgie mini-invasive, en termes de délai de récupération après chirurgie, de réduction des pertes sanguines (taux de transfusions), et de taux de complications sont fréquemment mis en avant mais restent à prouver scientifiquement.

Les biopsies prostatiques permettent d’établir le diagnostic d’un cancer de la prostate. Sous contrôle échographique, elles reposent sur le prélèvement de carottes millimétriques de tissu prostatique par l’introduction d’aiguilles spéciales. Elles s’effectuent le plus souvent par voie transrectale, sous anesthésie locale par bloc péri-prostatique et instillation intra-rectale de gel anesthésiant. L’analgésie au gaz hilarant est possible dans un environnement médicalisé. Une anesthésie générale ou locorégionale peut être réalisée dans certains cas (intolérance physique ou psychologique à l’acte, sténose anale, antécédents de chirurgie ou de pathologie ano-rectale, voie d’abord périnéale). Les infections urinaires symptomatiques constituent le premier motif d’hospitalisation après biopsie prostatique. Leur fréquence est d’environ 5 %, avec 3 % d’infections fébriles. La prise en charge repose sur une bi-antibiothérapie par voie parentérale associant une Céphalosporine de 3ème génération et un Aminoside. Une hospitalisation doit être envisagée. Une antibioprophylaxie est recommandée avant la réalisation de biopsies prostatiques pour diminuer ce risque.

Le deuxième risque principal est le risque hémorragique, principalement par hémo-spermie (sang dans le sperme), hématurie (sang dans les urines), rectorragies (sang dans les selles). Ces saignements sont fréquents, peuvent durer environ 15 jours, et sont rarement importants. Ainsi, il est recommandé d’arrêter, si possible, quelque temps avant, un traitement anticoagulant. Le risque de rétention urinaire liée à la constitution de caillots dans les urines est faible.

Non, le fait de réaliser des biopsies de prostate par voie transrectale n’entraîne pas de dissémination extra-prostatique et n’augmente pas le risque d’envahissement au niveau ganglionnaire ou de métastases à distance.

Oui, il est indispensable de refaire ces biopsies prostatiques car les autres moyens d’évaluation dont nous disposons actuellement (dosage du PSA, IRM prostatique), ne nous permettent pas pour le moment d’évaluer formellement le degré d’agressivité du cancer. La fréquence de réalisation de ces biopsies de réévaluation est variable d’un patient à l’autre et sera décidée par votre urologue.

articles

Contenu protégé