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Covid-19 – Les urologues adaptent la prise en charge des cancers de l’appareil urogénital masculin pour assurer la continuité des soins
Dans le contexte de crise sanitaire que connaît notre pays, des patients peuvent craindre d’être infectés par le nouveau coronavirus en venant à l’hôpital ou la clinique. Si certaines consultations peuvent être différées, des soins en cours doivent être maintenus. Des urgences doivent également être assurées. Afin de permettre la continuité des soins dans de bonnes conditions de sécurité pour les patients et les urologues, le comité de cancérologie de l’AFU a élaboré des protocoles adaptés à la pandémie de Covid-19. Ils concernent le traitement des cancers de l’appareil urogénital masculin.
Des recommandations sur la prise en charge des cancers de l’appareil urogénital en période d’épidémie au Coronavirus Covid-19 ont été diffusées sur le site professionnel de l’AFU, le 25 mars 2020. Émanant du CCAFU, l’instance dédiée à la cancérologie de la société savante de référence en urologie, ces recommandations ont été élaborées pour aider les urologues mais aussi les radiothérapeutes et oncologues médicaux dans leur prise de décision. Sont concernés par ces mesures les cancers de la prostate, du rein, de la vessie, du testicule et du pénis. « Elles fournissent aux praticiens un argumentaire aussi scientifique que possible compte tenu de cette situation inédite qui offre peu de références », explique le Pr Yann Neuzillet, secrétaire général adjoint de l’AFU. Elles apportent également une réponse médicale aux interrogations des patients tentés d’annuler une consultation voire un examen nécessaire (fibroscopie, biopsie de prostate…) par crainte d’être contaminés par le nouveau coronavirus en se rendant à l’hôpital ou la clinique. Le risque zéro n’existe pas mais tout est mis en œuvre pour contenir ce risque au maximum. La téléconsultation via une plateforme sécurisée ou par appel téléphonique (comme le permet désormais un décret paru le 10 mars au Journal officiel) constituent deux moyens de préserver les patients et médecins d’une contamination. « Ces solutions évitent également de rompre les mesures de confinement pour des rendez-vous médicaux non essentiels », ajoute le Pr Yann Neuzillet.
Réduire les risques de contamination tout en assurant des soins indispensables
Mais, certains cancers urogénitaux masculins nécessitent de ne pas interrompre le suivi dans l’établissement de prise en charge. Il s’agit des « cancers ayant le pronostic le plus sévère et ceux pour lesquels il n’y a pas d’alternative thérapeutique à la prise en charge urologique hospitalière » :
- les tumeurs de vessie non infiltrant le muscle à haut risque et leur suivi,
- les tumeurs de vessie infiltrant le muscle localisées inéligibles à un traitement trimodal et nécessitant donc une cystostomie totale,
- les cancers du rein localement avancés ou avec thrombus cave,
- les cancers de prostate à haut risque pour lesquels une radio-hormonothérapie n’est pas possible,
- les biopsies de prostate pour les cancers métastatiques requérant un traitement hormonal urgent,
- les cancers du testicule,
- les cancers du pénis à risque ganglionnaire (≥ T1G2).
Les mesures spécifiques décidées par le CCAFU visent à protéger les patients autant que les urologues et leurs collaborateurs. Pour assurer une continuité indispensable des soins, les consultations sont adaptées. Des parcours patients sont organisés dans l’hôpital afin de réduire au strict minimum le côtoiement d’autres personnes et faciliter le respect des gestes barrière.
Toutes les recommandations élaborées par le CCAFU à l’attention des urologues sont destinées à limiter les pertes de chance des patients par évitement des soins, dans un contexte où le système de soins doit adapter son organisation pour prendre en charge les patients infectés par le nouveau coronavirus. « Il y a moins de risque à se rendre à l’hôpital ou dans une clinique où le personnel est formé et vigilant qu’au supermarché », conclut le Pr Yann Neuzillet.
Votre médecin se protège pour vous protéger
Outre la contamination par gouttelettes (mains et postillons) largement médiatisée et pour laquelle sont appliqués les gestes barrière (masque et lavage des mains par gel hydroalcoolique), d’autres voies de contamination au nouveau coronavirus sont possibles lors de soins. « La contamination sanguine existe, mais comme avec les virus de l’hépatite, du VIH… Les précautions sont prises depuis longtemps », indique le Pr Yann Neuzillet. Le nouveau coronavirus est-il présent dans les urines ou les selles ? On ne le trouve pas dans les urines. « En revanche, il est présent dans les selles, d’où des précautions nécessaires en cas de gestes périnéaux comme le port d’un masque FFP2 par les soignants », souligne-t-il.
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