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Covid-19 et calculs urinaires : de l’urgence au suivi à distance, les réponses graduées de l’AFU

C’est une préoccupation importante de la communauté médicale et des urologues en particulier : des patients, par crainte d’être exposés au nouveau coronavirus, évitent les soins. Certaines situations ne peuvent pourtant pas attendre, au risque de générer des complications et compromettre le pronostic. L’Association française d’urologie, référente pour la spécialité, vient de publier des recommandations pour la prise en charge des calculs urinaires durant la crise du Covid-19.

Certains calculs urinaires ne souffrent d’aucun retard de prise en charge, mais d’autres peuvent être surveillés. Raison pour laquelle le Comité Lithiase de l’Association Française d’Urologie (CLAFU) a émis des recommandations pour garantir aux patients des soins adaptés pendant cette crise du Covid-19, tout en évitant de saturer davantage les services d’urgence et de réanimation. En effet, « 1 à 2 % des motifs de consultation aux urgences sont liés aux calculs urinaires », rappelle le CLAFU. Une priorisation des traitements permet de conjuguer pratiques urologiques et impératifs sanitaires liés au Covid-19. Ainsi, une colique néphrétique qui se manifeste par une douleur subite et aiguë irradiant en général la zone lombaire jusqu’au pelvis nécessite souvent de se rendre directement dans un service d’accueil d’urgence (SAE). C’est le cas par exemple des coliques néphrétiques « compliquées » dont la prise en charge est urgente, c’est-à-dire accompagnées de fièvre, ne répondant pas au traitement médical ou survenant sur un terrain à risque, comme lorsqu’on a qu’un seul rein par exemple. « Mais, des situations cliniques ne présentent pas le même degré d’urgence et peuvent être gérées différemment », indique le Dr Christophe Almeras, urologue à la clinique de la Croix du Sud, près de Toulouse et responsable du CLAFU. Pour les patients qui bénéficient déjà d’un suivi urologique, si des douleurs apparaissent, il convient de contacter son urologue pour une évaluation de la stratégie de prise en charge.

Des consultations adaptées et réorganisées

Selon les symptômes déclarés par le patient à la prise de rendez-vous, l’urologue pourra estimer nécessaire de l’examiner à son cabinet. Pour mémoire, les consultations dans les cabinets ont été réorganisées pour réduire les contacts. Les plages de rendez-vous sont espacées et les gestes barrière sont appliqués rigoureusement dont le port du masque par l’urologue durant la consultation. En l’absence de critère d’urgence, une programmation de soins sera proposée et un traitement de la douleur mis en place. La téléconsultation permettra ensuite d’assurer à distance le suivi de l’évolution du patient et de parer à toute complication. La prise en charge lithiasique s’appuyant sur les examens d’imagerie et de biologie, il sera alors demandé au patient dont le suivi est effectué en téléconsultation de les envoyer à son urologue. En effet, si le compte-rendu d’une échographie peut suffire, les images d’un scanner doivent être vues par le médecin. « Or, les images d’un scanner réalisé dans un autre établissement ne nous sont pas forcément accessibles par voie électronique », explique le Dr Christophe Almeras. Autre élément indispensable dans le suivi, le bilan métabolique pour la prévention et limiter le risque de récidive, à transmettre également à son urologue.

Pierre Derrouch

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