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Troubles de la continence : la solution simple et durable des dispositifs médicaux

Parce que 3 millions de français souffrent d’incontinence urinaire, le développement d’outils conservateurs des fonctions urinaires est un enjeu majeur de santé publique. Des dispositifs médicaux non implantables et non agressifs existent et sont de mieux en mieux connus des paramédicaux. Votre urologue, mais aussi votre kinésithérapeute ou votre sage-femme peuvent vous accompagner dans le choix du DM le plus adapté à vos besoins.

 

Chez la femme, solutionner l’incontinence à l’effort est possible grâce à des dispositifs intravaginaux qui prennent la forme de petits anneaux que l’on place dans le vagin. Le renfort dont ils sont dotés soutient l’urètre pour éviter les fuites. Plusieurs modèles existent et s’adaptent aux différentes morphologies. « Ils sont faciles à utiliser et méritent d’être essayés avant d’envisager des traitements plus lourds », conseille le Pr Benoît Peyronnet, urologue responsable du comité d’urologie et de périnéologie de la femme à l’AFU. Pour les femmes plus âgées souffrant d’incontinence associée à un prolapsus génito-urinaire (descente d’organe), – qui sont des incontinences plutôt par urgenturie, voire par rétention chronique d’urine -, le traditionnel pessaire (cube, anneau, donuts…) placé dans le vagin va repositionner la vessie à sa place et peut diminuer fortement le problème de fuite urinaire. Ce type de dispositif est utilisé selon les besoins spécifiques de chaque patiente, soit à la demande en fonction des activités à l’origine des fuites, soit en continu, à la condition de le sortir régulièrement pour le nettoyer. Malheureusement à ce jour, ces dispositifs ne sont pas remboursés, mais peuvent être utilisés sur de longues périodes. 

 

Dispositifs médicaux masculins

Il existe des dispositifs très efficaces pour les hommes également. La pince à verge est une sorte de pince à linge adaptée et couverte de mousse que l’on place sur la verge. Elle stoppe les fuites à l’effort. « La pince à verge est plus ou moins bien tolérée, remarque le Pr Peyronnet. Certains patients l’utilisent pendant des années, d’autres préfèrent aller vers des dispositifs différents comme l’étui pénien ». L’étui pénien est une sorte de préservatif relié à une petite poche que l’on attache à la jambe et qui collecte les urines qui fuient. Ces étuis péniens sont discrets et fiables et ont la particularité d’être remboursés, ce qui n’est pas le cas des protections. Au-delà du confort, ils sont donc avantageux économiquement. 

 

Neurostimulation tibiale postérieure

Parmi les traitements conservateurs, la neuro stimulation tibiale postérieure est de plus en plus populaire. Il s’agit d’un système d’électrostimulation périphérique non invasive. Autrefois, le système fonctionnait avec une télécommande connectée à des électrodes que l’on collait derrière la cheville. Le principe étant de stimuler électriquement le nerf tibial qui passe derrière la malléole interne. Ce nerf a son origine au niveau des racines nerveuses sacrées en bas du dos, commune avec le nerf de la vessie. En stimulant le nerf tibial postérieur 20 mn par jour, cela provoque un effet indirect sur le nerf de la vessie qui est rééduqué avec une amélioration de la communication entre la vessie et le système nerveux central. Le Pr Peyronnet est très positif à l’égard de cette technique : « La neurostimulation tibiale postérieure parvient à diminuer voire supprimer l’hyperactivité vésicale. Il existe désormais des dispositifs encore plus simples prenant la forme d’un petit bracelet que l’on met à la cheville, avec des électrodes transcutanées, qu’on allume et qui vont stimuler le nerf tibial 20 mn par jour. Cela peut être réalisé au domicile pendant plusieurs semaines ». À l’efficacité et la facilité d’utilisation s’ajoute pour cette technique, l’avantage de n’avoir quasiment aucun effet indésirable.

 

Solutions pharmacologiques

Les femmes ont la possibilité de bénéficier de traitements pharmacologiques locaux. L’œstrogénothérapie proposée aux patientes ménopausées se présente sous la forme d’ovules vaginaux ou de crèmes à utiliser deux à trois fois par semaine. On ne retrouve pas avec ces traitements locaux – qui redonnent de la tonicité aux tissus du vagin et de l’urètre – les effets indésirables de l’hormonothérapie systémique. « Des essais scientifiques bien conduits attestent de l’efficacité de ces produits avec une franche réduction de l’incontinence d’effort et par urgenturie », indique le Pr Peyronnet.

 

Vanessa Avrillon avec le Pr Benoît Peyronnet, urologue responsable du comité d’urologie et de périnéologie de la femme à l’AFU

Sur le même sujet, lire aussi l’article intitulé : « Incontinence urinaire : les solutions conservatrices »

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