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Personnalisation des soins : la prise en charge de l’obstruction sous-vésicale

A la fin de l’année dernière, le Comité des Troubles Mictionnels de l’Homme a effectué une importante mise à jour des recommandations de bonnes pratiques cliniques pour les urologues. Le Professeur Grégoire Robert, chirurgien urologue à Bordeaux, nous explique l’évolution de ces recommandations dans les grandes lignes pour l’obstruction sous-vésicale liée à une hyperplasie bénigne de prostate.

Une mise à jour des recommandations qui tombe à pic

Les urologues français exprimaient pour la plupart un vrai besoin d’avoir à disposition une synthèse exhaustive sur la prise en charge mini-invasive de l’obstruction sous-vésicale liée à une hyperplasie bénigne de prostate. En fonction des situations rencontrées à l’hôpital, il arrive souvent que les médecins se posent les mêmes questions quant au choix de la meilleure technique à adopter pour les patients. Le Comité des Troubles Mictionnels de l’Homme s’est donc proposé de faire une mise à jour pour les urologues, des différentes techniques chirurgicales à la pointe et surtout des nouvelles techniques alternatives mini-invasives disponibles.

La mise à jour des recommandations est un travail de longue haleine et requiert une méthodologie assez longue mais classique. « Nous nous sommes réunis en groupe de travail et on a lu de nombreux articles sur l’obstruction sous-vésicale liée à une hyperplasie bénigne de prostate. Nous avons retenu les plus pertinents », nous raconte le Pr Robert. « Les urologues du Comité ont ensuite produit une analyse des articles scientifiques lus et ils ont rédigé des recommandations pour chacune des techniques », nous précise le Pr Robert. Ce travail sera renouvelé de façon plus systématique, probablement tous les 12 à 18 mois pour tenir compte des évolutions importantes en urologie.

Une récupération plus rapide pour les patients

De nouvelles techniques alternatives à la chirurgie sont en cours de développement, pourtant, les urologues y avaient très peu recours. En effet, le niveau d’efficacité de ces techniques n’était pas encore suffisamment reconnu pour pouvoir les proposer aux patients. Aujourd’hui, ces techniques mini-invasives peuvent être proposées comme alternative à la chirurgie selon certains critères. Ainsi, le Comité des Troubles Mictionnels de l’Homme décrit dans les recommandations, les indications pour chaque technique alternative existante afin d’aider et guider les urologues au mieux. Ils pourront ainsi présenter aux patients les meilleures options.

Les intérêts de ces nouvelles techniques sont nombreux pour les patients. Le retour à domicile et la récupération sont beaucoup plus rapides que lors d’une chirurgie conventionnelle. En effet, on passe de plusieurs semaines de récupération à quelques jours seulement, ce qui permet aux patients de reprendre le travail ou les activités du quotidien plus rapidement. Il y a également moins de risques de complications post-opératoires et notamment de meilleurs résultats au niveau sexuel.

Cependant, il n’existe pas de prise en charge par la Sécurité Sociale des dispositifs nécessaires à ces techniques mini-invasives, ce qui de fait, limite considérablement leurs indications. Aussi, le Pr Robert nous précise que « les techniques mini-invasives impliquent une moins bonne amélioration des symptômes urinaires que lors d’une chirurgie conventionnelle ». Cela signifie que ces nouvelles techniques font toujours l’objet d’une décision médicale partagée entre les médecins et les patients en fonction de leurs priorités. Il peut s’agir de privilégier la qualité de vie urinaire en limitant les interventions chirurgicales ou bien plutôt de préserver une bonne qualité de vie sexuelle. Les techniques mini-invasives ouvrent ainsi la voie d’une véritable personnalisation des prises en charge pour les patients en fonction de leurs besoins et de leurs priorités.

 

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