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Développement durable : démarche et responsabilité environnementale en urologie

La responsabilité sociétale et environnementale (RSE) concerne l’ensemble des pratiques mises en place afin de respecter les principes de développement durable. Paradoxalement, les efforts des hôpitaux pour améliorer la santé de la population contribuent négativement à la santé de notre écosystème. 

Développement durable : une nécessité

Aujourd’hui, l’AFU fait la promotion de pratiques plus durables et a mis en place une commission développement durable. Celle-ci réalise un guide afin d’aider les urologues à réduire la part des DASRI (déchets issus d’activité de soin à risques infectieux) au bloc opératoire au profit des DAOM (déchets assimilés aux ordures ménagères). La démarche de développement durable concerne prioritairement la gestion des déchets, les économies d’eau et d’énergie, la réduction des gaz à effet de serre, les achats responsables, les transports, l’écoconstruction, la santé et la qualité de vie au travail.

Diminuer la pollution induite par les gaz anesthésiants au bloc opératoire

Le bloc opératoire d’un hôpital génère à lui seul 20 à 33% des déchets. Une intervention chirurgicale produit l’équivalent des déchets produits par une famille de quatre personnes pendant une semaine.
Les gaz anesthésiques et la consommation d’énergie sont les sources les plus importantes de gaz à effets de serre (GES). Ce sont notamment les gaz anesthésiques, non recyclés, qui constituent une source de pollution importante. Plus de 95 % du gaz utilisé lors des opérations s’échappe en l’état. Une opération chirurgicale sous anesthésie générale produit en moyenne entre 150 et 230 kg de gaz carbonique (CO2). Les salles d’opération sont trois à six fois plus consommatrices d’énergie que le reste de l’hôpital, essentiellement à cause du chauffage, de la ventilation et des besoins en air conditionné. Particulièrement, l’utilisation du gaz anesthésiant Desflurane multiplie par dix les émissions de GES des établissements. On estime que plus de 95 % du gaz utilisé lors des opérations se retrouve dans l’atmosphère. En effet, pour éviter qu’ils ne restent dans la salle d’opération, les gaz sont évacués par des prises Sega (système d’évacuation des gaz anesthésiques). Ces prises les aspirent hors de la salle d’opération pour les rejeter directement à l’extérieur de l’hôpital. Les gaz s’échappent donc tels quels dans l’atmosphère. 

Gérer les déchets, réduire les dépenses d’énergie et recycler

Les hôpitaux produisent 700 000 tonnes de déchets par an. Le bloc opératoire génère à lui seul 50% des DASRI, les déchets issus d’activité de soin à risques infectieux. Leur incinération génère 955 kg de CO2 par tonne. Or, 50% à 85 % des déchets qui doivent être éliminés comme des déchets ménagers sont éliminés comme des déchets à risques infectieux. Les DAOM (Déchets Assimilés aux Ordures Ménagères) génèrent quant à eux 323 kg de CO2 par tonne incinérée.
La démarche de développement    durable du bloc opératoire soutenu par l’AFU encourage à    réaliser un meilleur    tri afin de réduire le    volume et le poids des DASRI.
Le CHU de Bordeaux qui a mis en place une politique de tri des déchets a réduit de 50% le volume des DASRI, réalisant une économie de 500 000 euros sur huit ans. En urologie spécifiquement les déchets liquides sont très volumineux et représentent une pollution importante s’ils ne sont pas triés correctement.
Ensuite, les dépenses d’énergie sont considérables au bloc opératoire. 40 % du temps les salles opératoires sont inoccupées. En réduisant systématiquement leur ventilation, on estime que 60% de l’énergie serait économisée. De même en utilisant de l’éclairage LED, c’est 50% de la charge d’énergie qui est réduite.
Puis, il est essentiel de réduire le matériel préparé non utilisé et les produits pharmaceutiques qui sont ouverts et non consommés.
Enfin, le recyclage permet de réaliser des économies considérables. Le recyclage des métaux concerne les lames de laryngoscopes jetables en inox, l’aluminium qui est contenu dans les fils de sutures, et le cuivre présent dans les fils de bistouri jetables. Un bloc opératoire plus vert est possible sans grands investissements financiers, mais plutôt en information et en formation du personnel. Les résultats sont rapidement quantifiables et génèrent des économies importantes.
 

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