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Colique néphrétique fébrile : du nouveau dans la prise en charge ?

Le Comité d’infectiologie de l’AFU a réalisé une enquête auprès de 868 urologues portant sur les pratiques dans la surspécialité représentée par l’infectiologie en urologie et plus précisément la prise en charge des coliques néphrétiques fébriles. 

L’urologue, spécialiste de la colique néphrétique fébrile

La colique néphrétique fébrile est une pathologie fréquente représentée par une symptomatologie typique de colique néphrétique, c’est à dire des douleurs violentes et intenses au niveau des lombes pouvant parfois irradier en avant du ventre et jusqu’aux organes génitaux, associée à de la fièvre (température supérieure à 38,5°).
Le diagnostic de cette pathologie repose sur l’examen clinique et la réalisation, le plus souvent, d’un scanner abdominal. Ce dernier permet de faire le diagnostic par la mise en évidence d’un obstacle des voies urinaires empêchant l’écoulement des urines du rein vers la vessie qui stagnent dans l’appareil urinaire. Il permet également de déterminer la nature de cet obstacle (calcul, tumeur…). « L’autre intérêt est de voir l’aspect du rein et notamment les signes d’infection », rappelle explique le Dr Maxime Vallée du comité d’infectiologie. Une évaluation de la fonction rénale et de la gravité de l’infection par une prise de sang est toujours recommandée bien qu’elle ne change pas foncièrement la prise en charge.
Dans tous les cas « c’est à l’urologue que revient la gestion de ces patients ; il peut parfois être accompagné par l’infectiologue dans les cas difficiles », rappelle le Dr Vallée.

Une volonté de formation pour les urologues

En s’impliquant dans la thématique de l’infectiologie urinaire, Maxime Vallée fait un constat : « l’impression que les recommandations faites par les sociétés savantes n’étaient pas toujours correctement suivies. » 
Un audit a donc été lancé afin d’avoir un aperçu de la pratique courante des urologues dans la gestion des coliques néphrétiques fébriles. Cet audit a rassemblé 868 urologues avec un bon taux de réponses (50%). D’après le Dr Vallée cet intérêt s’explique simplement : « l’infectiologie urinaire, c’est du quotidien. Tous les jours, les urologues reçoivent des patients qui ont des problèmes infectieux. ». Et la colique néphrétique fébrile est une urgence fréquente pour l’urologue.

Les participants étaient classés selon leur niveau d’expérience ce qui a permis de mettre en évidence une différence significative entre les jeunes urologues et ceux en formation approchant les 53% de bonnes réponses et les séniors à 44,7%. Il semblerait donc que la pratique soit significativement plus proche des recommandations chez les plus jeunes.
Pour le Dr Vallée, c’est la formation qu’il faut viser et améliorer encore. « La difficulté pour l’infectiologie urinaire est aussi qu’il s’agit d’un domaine qui évolue extrêmement rapidement, avec l’émergence de résistances aux antibiotiques par exemple ».

C’est avec la volonté d’améliorer la qualité de prise en charge de ces patients que le Comité d’infectiologie de l’AFU, notamment sous l’impulsion du Dr Pierre Arnaud, a mis en place une application complète et claire avec l’objectif d’accompagner et de former les urologues à l’infectiologie : « Recommandation CIAFU ». Elle permet aux urologues d ‘avoir accès très facilement sur leur smartphone à un résumé de l’ensemble des recommandations concernant l’infectiologie urinaire pour la prise en charge des patients d’urologie. « Cette application en téléchargement libre enregistre déjà plus de 2000 téléchargements ! » se félicite le Dr Vallée.
Toujours dans un souci d’améliorer les pratiques, le comité travaille également à l’enrichissement de ses recommandations et tente de couvrir l’ensemble des situations rencontrées par les urologues.
Des pistes de recherche sont également en cours pour un élargissement des outils numériques de diffusion de l’information.

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