Recommandations du comité de cancérologie de l’Association Française d’Urologie – actualisation 2022-2024 : tumeurs germinales du testicule
Objectif
Mise à jour des recommandations de prise en charge des tumeurs germinales du testicule.
Matériel et méthodes
Revue exhaustive de la littérature effectuée sur PubMed depuis 2020 concernant le diagnostic, le traitement et le suivi des tumeurs germinales du testicule (TGT), et la tolérance des traitements. Le niveau de preuve des références a été évalué. Résultats. — Le bilan initial d’un patient atteint d’une tumeur germinale du testicule repose sur un examen clinique, une évaluation biologique (par le dosage de marqueurs sériques AFP, hCG totale, LDH) et radiologique (échographie scrotale et tomodensitométrie thoraco-abdomino-pelvienne [TAP]). L’orchidectomie par voie inguinale est la première étape thérapeutique : elle permet le diagnostic histologique, définit le stade local, et les facteurs de risque évolutifs pour les tumeurs germinales non séminomateuses (TGNS) de stades I. Pour les patients atteints d’un séminome pur de stade I, le risque évolutif compris entre 15 et 20 % fait privilégier la surveillance chez des patients compliants; la chimiothérapie adjuvante par carboplatine AUC 7 est une option; les indications de radiothérapie lombo-aortiques sont limitées. Pour les patients atteints d’une TGNS de stade I, différentes options sont envisageables entre une surveillance ou une stratégie adaptée au risque (surveillance ou 1 cycle de BEP [Bléomycine Etoposide Cisplatine] en fonction de la présence ou non d’emboles vasculaires au sein de la tumeur). Le curage ganglionnaire rétropéritonéal de stadification a une place très limitée. Le traitement des TGT métastatiques est une chimiothérapie par BEP en l’absence de contre-indication à la bléomycine dont le nombre de cycles est défini selon les groupes pronostiques de l’IGCCCG (International Germ Cell Cancer Consortium Group). La radiothérapie lombo-aortique est encore un standard dans les tumeurs germinales séminomateuses (TGS) de stade IIA. A l’issue de la chimiothérapie, l’évaluation de la taille des masses résiduelles doit être réalisée par un scanner TAP pour les TGNS : un curage ganglionnaire rétropéritonéal est recommandé pour toute masse résiduelle supérieure à 1 cm, ainsi que l’exérèse de tous les autres sites métastatiques. Pour les TGS, une réévaluation par TEP-18FDG est nécessaire pour préciser l’indication chirurgicale des masses résiduelles > 3 cm. La chirurgie reste rare dans ces situations.
Conclusion
Le respect des recommandations de prise en charge des TGT permet d’obtenir un taux de survie spécifique excellent de 99 % pour les stades I et de plus de 85 % pour les stades métastatiques.
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