Le chirurgien urologue face à une tuerie de masse
Suite aux attentats de Paris en 2015, le système hospitalier français a dû s’organiser en cas d’afflux de blessés graves notamment hémorragiques. L’expérience récente prouve que le premier flux des blessés est spontanément orienté vers la structure la plus proche des événements, qu’elle soit adaptée ou non. Tout chirurgien peut être confronté à une telle crise quelle que soit sa structure d’exercice car les attentats terroristes sont imprévisibles. L’urologue doit anticiper les responsabilités qu’il pourrait être contraint d’endosser dans une telle situation.
Une revue systématique de la littérature à partir de Pub Med, Embase et Google Scholar a été menée entre 2000 et juin 2021.
Outre un rôle de coordinateur, réservé aux plus expérimentés, son expertise chirurgicale viscérale permettrait à un urologue d’appliquer le damage control (DC) à toutes ses étapes. Cet article décrit les principes du DC, notamment la laparotomie de sauvetage dite « écourtée » incluant la stratégie concernant les lésions génito-urinaires.
Quel que soit son rôle (trieur, organisateur, technicien) dans la gestion d’un afflux massif de blessés hémorragiques, un urologue doit connaître les principes du DC. La laparotomie écourtée (première étape du DC) impose au chirurgien urologue de ne jamais chercher à effectuer un geste de reconstruction primaire mais de privilégier la rapidité et l’efficacité (tant sur le versant hémostatique qu’urostatique) pour conduire le blessé stabilisé au plus vite en réanimation (étape 2). Une chirurgie de reprise dite de reconstruction définitive (étape 3) sera de toute façon indispensable à l’issue.
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