Pénurie en souche de BCG entre 2012 et 2014 : évaluation de son impact sur la prise en charge des patients présentant une TVNIM de haut risque
Les instillations endo-vésicales de BCG sont le traitement de référence des TVNIM de haut risque avec une diminution du risque de récidive tumorale et d’infiltration musculaire. De 2012 à 2014, une rupture de stock de la souche Connaught a conduit à l’arrêt de l’approvisionnement de l’immucyst en France. L’objectif de cette étude était d’évaluer l’impact potentiel de cette pénurie de BCG sur la prise en charge de ces patients.
Nous avons réalisé une étude monocentrique rétrospective incluant les patients suivis entre mai 2005 et mai 2015 pour une TVNIM de haut risque (primo-diagnostic). Les patients ont été séparés en deux groupes : non impactés par la pénurie (GNIP : 56 patients) et impactés par la pénurie (GIP : 53 patients). Les données de récidive tumorale (SSR), de progression musculaire (SSP) et de survie globale et spécifique (SG et SS) ont été analysées.
Le traitement d’attaque recommandé n’a pas pu être réalisé pour 20,8 % des cas dans le GIP contre seulement 5,3 % des cas dans le GNIP (p =0,02). De même, le schéma d’entretien était incomplet 56,6 % des cas pour le GIP contre 37,5 % dans le GNIP (p =0,047). À noter que les TVNIM de très haut risque ont néanmoins le plus souvent reçu un schéma d’attaque complet. Le GIP semble avoir bénéficié avec l’évolution des recommandations d’une plus grande utilisation de la fluorescence vésicale, mais sans différence significative sur le taux de RTUV de « second look ». Le taux de cystectomie était plus important dans le GNIP. Pas de différence significative de la SSR, la SSP, la SG et la SS entre les deux groupes.
Dans notre expérience, la pénurie de BCG n’a pas donc impacté la SSR, la SSP, la SG ou la SS. Ces données peuvent s’expliquer par une meilleure sélection en période de pénurie des patients à très haut risque avec finalement un traitement d’attaque complet et une utilisation plus fréquente de la fluorescence vésicale.
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