Troubles anorectaux chez les patients ayant une sclérose en plaques : physiopathologie, prévalence, impact et prise en charge
Les troubles anorectaux (TAR) sont fréquent chez les patients souffrant de sclérose en plaques (SEP) ; la prévalence de la constipation est estimée entre 35 à 54 % et celle de l’incontinence fécale (IF) entre 29 et 51 % (NP 4). Ces TAR contribuent à l’altération de la qualité de vie des patients (NP 4). L’objectif de cet article était de faire une revue de la littérature concernant la physiopathologie, la prévalence, l’impact et la prise en charge des TAR des patients ayant une SEP dans le but de sensibiliser les soignants à leur existence et ainsi fournir une aide pour optimiser le choix thérapeutique.
Une recherche bibliographique a été réalisée entre 2000 et 2019 et a permis de sélectionner 31 articles scientifiques, auxquels il a été nécessaire de rajouter des références pertinentes pour un total de 50 articles. Un niveau de preuve scientifique (NP) a été attribué à chaque article, sauf revue de littérature.
L’origine des TAR est multifactorielle et inclut l’altération des voies neurologiques, une polymédication, des troubles du comportement et une perte d’autonomie (NP 4). Les patients ayant une SEP devraient être interrogés sur leurs habitudes intestinales et en cas de TAR avérés, une prise en charge spécifique devrait être proposée. La première étape concerne les règles hygiéno-diététiques et les habitudes de vie associées, si besoin à l’utilisation des laxatifs, suppositoires et/ou lavements (NP 4). En cas d’échec, des thérapies comme les massages abdominaux (NP 1 et 2), le biofeedback et les irrigations transanales peuvent être proposées (NP 4). Les irrigations coliques antérogrades peuvent être également une option (NP 4). La stimulation du nerf tibial postérieur nécessite de faire ses preuves (NP 4). L’implantation d’un neuromodulateur des racines sacrées se heurte, pour l’instant, à l’impossibilité de réaliser des IRM médullaires au décours. La stomie améliore la qualité de vie des patients et ne doit pas être proposée trop tardivement.
Un traitement efficace des TAR améliore la qualité de vie des patients, réduit l’incidence des troubles urinaires (NP 4).
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