Hyperactivité vésicale idiopathique : efficacité et tolérance des traitements pharmacologiques : revue de la littérature
Étudier l’efficacité et les effets indésirables des différentes lignes pharmacologiques dans le traitement de l’hyperactivité vésicale idiopathique (HAVi).
Recherche sur PubMed des méta-analyses et des essais randomisés contrôlés depuis 2005 portant sur l’efficacité et les effets indésirables des anticholinergiques, de la toxine botulinique et du mirabégron.
Ont été retenus 10 méta-analyses s’intéressant aux anticholinergiques ; 16 essais randomisés contrôlés (ERC) comparant la toxine botulinique A soit à un anticholinergique, soit à un placebo et 10 ERC étudiant le mirabégron. Toutes les molécules étudiées ont montré une efficacité par rapport à un placebo dans le traitement de l’HAVi. Les anticholinergiques restent le traitement pharmacologique de 1re ligne permettant une diminution significative du nombre (nb) d’épisodes d’incontinence (−5/semaine) et du nb de mictions (−4/semaine) ainsi qu’une perception d’amélioration subjective des symptômes rapportés par 56 % des patients traités contre 41 % pour le groupe placebo (RR : 1,39 [95 % IC : 1,28–1,51]). L’effet secondaire principalement rapporté reste la sécheresse de bouche (30 % contre 8 % dans le groupe placebo). Les injections de toxine botulinique A semblent relativement comparables aux anticholinergiques en première ligne avec une diminution du nb d’incontinences urinaires par urgence (IUU) de 3,3/j dans le groupe toxine versus 3,4/j dans le groupe anticholinergique (p =0,81). On observe par ailleurs un meilleur taux de résolution complète de l’incontinence urinaire dans le groupe toxine (27 % vs 13 % p =0,03) mais des effets indésirables non négligeables tels que des infections urinaires basses (33 % vs 13 % p >0,01) et risque de recours à l’auto-sondage (5 % vs 0 % p =0,01). Au vu du caractère invasif des injections de toxine et de leurs effets secondaires, ce traitement reste une thérapie de 2e ligne. Il en est de même pour le mirabégron : efficacité similaire (nb d’IUU dans le groupe mirabégron 50mg −1,74 vs −1,53 dans le groupe solifénacine 5mg, p >0,5) mais effets secondaires différents avec en premier lieu une hypertension artérielle (le taux de sécheresse buccale étant comparable à celui dans le groupe placebo). Le choix du recours à un anticholinergique ou au mirabégron doit se faire en fonction de la balance efficacité/tolérance à estimer pour chaque patient.
Les différentes molécules ont montré leur efficacité dans le traitement de l’HAVi avec une tolérance acceptable. Nous manquons de données de comparaisons directes entre les différents traitements disponibles. Des études sont nécessaires pour évaluer l’intérêt possible d’une combinaison de ces molécules ainsi que la recherche de facteurs prédictifs de réponse à ces différentes thérapies.
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