Insuffisance sphinctérienne et incontinence urinaire de la femme
L’insuffisance sphinctérienne (IS) et l’hypermobilité urétrale sont les causes essentielles de l’incontinence urinaire à l’effort (IUE) féminine. Malgré l’absence de définition consensuelle dans la littérature, l’IS doit être finement évaluée pour être correctement traitée. Le but de ce travail est de faire une mise au point sur l’insuffisance sphinctérienne de la femme (ISF).
Il s’agit d’un travail de synthèse du CUROPF après analyse des articles publiés dans la base de données Medline (Pubmed) sélectionnés selon leur pertinence scientifique, des conférences de consensus et des recommandations publiées sur le sujet.
Même s’il n’existe pas de définition internationale consensuelle, on peut considérer que l’ISF est une notion composite associant des données urodynamiques (PCUM<20 ou 30cmH2 0) et une ou plusieurs données cliniques (absence de mobilité urétrale, test de soutènement urétral négatif, échec d’une première chirurgie, fuites à la poussée abdominale, scores d’incontinence à l’effort élevés). L’imagerie peut apporter des éléments supplémentaires en faveur du diagnostic d’insuffisance sphinctérienne, mais la corrélation entre l’imagerie et la fonction reste modeste. Le traitement chirurgical de première intention peut être l’implantation d’une bandelette sous-urétrale (BSU), de préférence rétropubienne, si les manœuvres de soutènement de l’urètre sont positives et que la contractilité vésicale est correcte. En l’absence de mobilité urétrale, le sphincter urinaire artificiel (SUA) reste le gold standard . Les ballons ACT® sont une alternative au SUA lorsque celui-ci est contre-indiqué ou refusé par la patiente. La thérapie cellulaire est encore du domaine de la recherche clinique. La place des agents de comblement péri-urétraux n’est pas clairement définie. L’IS chez la femme âgée nécessite une attention particulière en raison de la fréquence de l’hypocontractilité vésicale et des comorbidités liées au vieillissement. Une évaluation gériatrique peut être nécessaire.
Il est important de reconnaître une IS lors de la prise en charge de l’IUE féminine afin d’en informer les patientes et de proposer les options thérapeutiques les mieux adaptées à chaque cas.
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