Analyse de l’évolution des pratiques chirurgicales pour la prise en charge des tumeurs primitives du rein dans la période 2006–2010 : à propos d’une série de 458 chirurgies consécutives
La plupart des petites tumeurs rénales sont accessibles à la chirurgie conservatrice qui assure des résultats carcinologiques équivalents à ceux de la néphrectomie élargie avec un risque moindre de complications cardiovasculaires, de séjours hospitaliers et de décès. Les recommandations internationales de prise en charge des tumeurs rénales primitives placent la néphrectomie partielle comme nouveau standard de traitement chirurgical des tumeurs de stade T1. Dans ce contexte, les auteurs se sont intéressés à l’évolution de leurs pratiques chirurgicales entre 2006 et 2010 dans un centre hospitalo-universitaire.
Étude rétrospective d’une cohorte de 446 patients consécutifs traités chirurgicalement pour tumeur rénale primitive entre 2006 et 2010.
Au total, 458 chirurgies rénales ont été réalisées : 184 (40,2 %) néphrectomies partielles et 274 (49,8 %) néphrectomies élargies. Au cours de la période d’étude, il a été mis en évidence pour les tumeurs T1a : une augmentation moyenne annuelle des néphrectomies partielles de 10 % (p =0,002), pour les T1b, une tendance non significative à l’augmentation des chirurgies conservatrices. Il existait également une augmentation significative des néphrectomies partielles réalisées de manière laparoscopique, avec un taux d’augmentation moyenne annuelle de 8 % par an (p =0,02). À la fin de la période d’étude, un patient sur deux, tous stades confondus, était traité par chirurgie conservatrice. Ces changements de pratique sont intervenus sans augmentation de la morbidité per et postopératoire (p =0,39).
L’étude de la cohorte des patients traités chirurgicalement dans notre centre universitaire entre 2006 et 2010 ne mettait pas en évidence pas de sous-utilisation de la chirurgie conservatrice par rapport aux recommandations françaises et internationales. Cette évolution vers plus de néphrectomies partielles s’est faite sans augmentation de la morbidité chirurgicale, ni diminution du contrôle carcinologique. Cependant, le taux plus élevé de marges chirurgicales positives dans le groupe traité par néphrectomie partielle laparoscopique doit inciter à la prudence.
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