Particularités de la prise en charge de l’incontinence urinaire d’effort de la femme obèse
L’obésité, définie comme un indice de masse corporelle (IMC) supérieur à 30kg/m2 voit son incidence augmenter régulièrement dans nos sociétés industrialisées. En urologie de la femme, l’obésité favorise tous les types d’incontinence ainsi que le prolapsus génital. Le risque relatif d’incontinence urinaire (IU) chez la femme ayant une obésité majeure est supérieur à 5. La prise en charge de l’IU d’effort chez la femme obèse a quelques particularités. La rééducation périnéale et la perte de poids représentent la première ligne de traitement. Une perte de poids de 10 % réduit de 50 % la fréquence des fuites urinaires. Malheureusement, cette perte de poids est souvent difficile et peu durable. La mise en place d’une bandelette sous-urétrale, s’il existe une IU d’effort avec hypermobilité urétrale est la seconde étape. Les résultats fonctionnels et le taux de complications sont identiques à la femme non-obèse à condition que l’IMC soit inférieur à 35. Au-delà, le taux de succès chute à environ 50 % avec un risque accru d’impériosités de novo et de complications postopératoires. Dans cette population de femmes très obèses, la chirurgie de l’obésité fait aussi bien, voire mieux que la chirurgie de l’incontinence. Sur le plan technique, la voie transobturatrice évite le risque accru de plaie vésicale propre à la voie rétropubienne. Par contre, il n’est pas exclu que la voie rétropubienne permette des résultats plus durables lorsque fonction sphinctérienne et mobilité urétrale sont faibles avec, chez ces femmes en surcharge pondérale, des régimes de pressions intra-abdominales élevés.
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