PSA et suivi après traitement du cancer de la prostate
Un premier dosage du taux de PSA total sérique est recommandé dans les trois mois après traitement. En cas de PSA détectable, il est recommandé de pratiquer un contrôle à trois mois pour confirmer l’élévation et estimer le temps de doublement de la valeur du PSA (PSADT). Après prostatectomie totale, quand il n’y a pas de cancer résiduel, le PSA est indétectable à partir du premier mois après l’intervention inférieure à 0,1ng/ml (ou inférieur à 0,07ng/ml) pour les méthodes de dosage hypersensible et inférieure à 0,2ng/ml pour les autres méthodes. S’il y a un cancer résiduel, soit le PSA ne s’abaisse pas jusqu’à un taux indétectable, soit il s’élève après une période d’indétectabilité. Il y a un consensus pour définir la récidive en cas de valeur de PSA supérieure à 0,2ng/ml confirmée à deux dosages successifs. Après radiothérapie externe, la valeur du PSA peut s’abaisser après un délai moyen d’un à deux ans jusqu’à une valeur inférieure à 1ng/ml (prédictive de survie sans récidive). Une récidive biologique après radiothérapie est définie par une valeur de PSA augmentant de 2ng ou plus au-dessus du nadir de PSA qu’elle soit associée ou non à une hormonothérapie. Après traitement hormonal, la valeur du nadir du PSA est corrélée au temps de survie sans récidive. L’abaissement du PSA est observé pendant une durée moyenne de 18 à 24 mois, puis survient une réaugmentation du PSA, ce qui définit l’hormono-indépendance. Le délai de la récidive ou d’atteinte du nadir et le temps de doublement du taux de PSA après traitement local par chirurgie ou radiothérapie ont une valeur diagnostique quant au site de la récidive, locale ou métastatique. Ils ont aussi une valeur pronostique quant à la survie et à la réponse aux traitements complémentaires par radiothérapie ou hormonothérapie. Un PSADT inférieur à huit à 12 mois est corrélé à un risque élevé de récidive métastatique et de mortalité dans les dix ans. Les caractéristiques anatomopathologiques et biologiques en faveur d’une récidive locale sont un score de Gleason inférieur ou égal à 7 (3+4), une élévation du PSA après un délai supérieur à 12 mois et un PSADT supérieur à dix mois. Dans les autres cas, la récidive se fait a priori sur le mode métastatique. Le risque de mettre en évidence une métastase en cas de récidive biologique après prostatectomie totale et avant traitement hormonal dépend du taux de PSA et du PSADT. Aucun consensus n’est actuellement établi, concernant l’indication des examens complémentaires par scintigraphie osseuse et scanner abdominopelvien dans le cas d’une récidive biologique après traitement d’un cancer localisé sans hormonothérapie. Cependant, en cas de PSADT supérieur à six mois, le risque de mettre en évidence une métastase est inférieur à 3 % même en cas de PSA supérieur à 30ng/ml. En cas de PSADT inférieur à six mois et de PSA supérieur à 10ng/ml, le risque est proche de 50 %.
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