Introduction et objectifs
La courbe d’apprentissage du HoLEP est réputée difficile. Nous avons évalué l’intérêt d’un tutorat séquentiel en 3 étapes dans le processus de formation à la procédure au sein d’un centre universitaire.
Patients et méthodes
Étude de cohorte monocentrique rétrospective des 82 premières procédures HoLEP effectuées, consécutivement, par le même opérateur ayant suivi une formation spécifique, pratique et théorique, avec un proctoring en début d’expérience puis après 40 cas permettant de répartir les patients en deux groupes. Pour tous les patients, étaient mesurés : vitesse opératoire (g/min), pourcentage d’adénome énucléé (poids énucléé/poids échographique préopératoire), morbidité périopératoire (classification de Clavien), durée d’hospitalisation et de sondage postopératoire et résultats fonctionnels à court terme (débit maximum, résidu post-mictionnel, scores de qualité de vie et IPSS en préop, à 3 et 6 mois).
Résultats
Une amélioration significative des vitesses d’énucléation (0,87 vs 0,56g/min ; p <0,0001) et de morcellation (4,2 vs 3,37g/min, p =0,038) de même qu’un volume prostatique plus élevé (43,5 vs 68,1mL, p =0,0001) ont été observés en deuxième partie d’expérience. Le pourcentage d’adénome énuclée était plus élevé également, bien que la différence ne soit pas significative (69,5 % vs 80,4 %, p =0,06). Les taux de complication per- et postopératoires, la durée d’hospitalisation (3,7 vs 3,02jours) et de sondage, et les résultats fonctionnels à 3 et 6 mois n’étaient pas significativement différents.
Conclusion
La période d’apprentissage n’a pas influencé les résultats fonctionnels. Une seconde visite d’expert nous a semblé essentielle pour améliorer les performances opératoires. Ces données soulignent l’intérêt d’une réflexion pédagogique pour bâtir une formation à l’HoLEP structurée et standardisée.
Niveau de preuve
4.