Introduction
La crainte de la détérioration de l’état du patient liée à la toxicité de la chimiothérapie néoadjuvante est un frein à son développement. Cette étude descriptive, rétrospective, multicentrique a eu pour but de présenter les effets secondaires de la chimiothérapie néoadjuvante et ses conséquences sur la réalisation de la cystectomie.
Patients et méthode
Les patients atteints d’un carcinome urothélial classé cT2 à cT4a N0M0 ont été inclus. Une chimiothérapie comportant 6 cycles de MVAC (méthotrexate, vinblastine, doxorubicine, cisplatine) suivie d’une cysto-prostatectomie ou d’une pelvectomie antérieure était programmée.
Résultats
Au total 32 patients ont été inclus. Quatre cycles de chimiothérapie ont pu être réalisés chez 27 patients (84,3 % de l’effectif). Les six cycles de chimiothérapie néoadjuvante ont été délivrés chez 11 patients. Les causes d’arrêt précoce de la chimiothérapie ont été la toxicité dans 85 % des cas. Une cystectomie a été réalisée chez 26 (87 %) patients. Quatre patients n’ont pas été opérés en raison d’une altération de l’état général (2 cas) ou d’un refus (2 cas). La cystectomie n’a pas été réalisée chez 2 autres patients en raison d’une maladie avancée constatée au cours de l’intervention. Des complications de grades 3 et 4 selon la classification de Clavien et Dindo sont survenues chez respectivement 15,3 % et 11,5 % des patients. Aucun décès toxique n’est survenu.
Discussion
Cette étude rapporte des résultats proches de ce qui est retrouvé dans la littérature concernant les conséquences de la chimiothérapie néoadjuvante sur la réalisation de la cystectomie, mais elle présente des limites : d’une part, l’analyse rétrospective des données concernant les interventions chirurgicales, d’autre part, l’absence de groupe témoin. De plus, le court recul ne permet pas de connaître encore les résultats oncologiques à long terme.
Conclusion
Cette étude étaye le fait que la réalisation d’une chimiothérapie néoadjuvante ne semble pas être à l’origine d’un risque important de non-réalisation de la cystectomie.
Niveau de preuve
4.