Base bibliographique
Sommaire :
Introduction
Le cancer de la prostate (CaP) est le plus fréquent des cancers masculins en 2018 en Europe. La question du dépistage du CaP en population générale a été débattue après la publication d’études internationales européenne (ERSPC) et nord-américaine (PLCO). Il n’existe pas aujourd’hui de dépistage organisé du CaP. L’objectif de cette analyse était d’évaluer la pratique du dépistage du CaP dans la population française sans antécédent de cancer entre 2005 et 2016.
Méthodes
Les enquêtes EDIFICE se sont intéressées, depuis 2005, à la connaissance et aux comportements des Français face au dépistage des cancers. La pratique du dépistage a été évaluée selon la réponse à la question : « Avez-vous déjà fait un dépistage du CaP ? » Les réponses ont été analysées en fonction de l’âge, de la catégorie socioprofessionnelle et du niveau de précarité sociale.
Résultats
Après une forte augmentation entre 2005 et 2008 (de 36 % à 49 %, p ≤0,01), une baisse significative du taux déclaré de dépistage du CaP a été observée entre 2014 (49 %) et 2016 (42 % ; p =0,02). Cette baisse se répercute principalement dans les catégories socialement favorisées et chez les plus jeunes (50–54 ans). Les pratiques de dépistage restent identiques chez les hommes plus âgés.
Conclusion
La perception de l’efficacité du dépistage du CaP pourrait expliquer les changements de comportement dans la population française. Cette baisse de participation au dépistage du CaP nécessite une surveillance afin d’éviter une perte de confiance générale dans le dépistage des cancers.
Niveau de preuve
3.
Introduction
Prostate cancer (PCa) is the most common cancer amongst men in 2018 in Europe. The issue of PCa screening in the general population has been debated following the publication of international European (ERSPC) and North American (PLCO) studies. There is currently no organised PCa screening. The objective of this analysis was to evaluate the practice of PCa screening in the French population with no history of cancer between 2005 and 2016.
Methods
Since 2005, the EDIFICE surveys have focused on the knowledge and behaviour of French people with regard to cancer screening. The practice of screening was evaluated according to the answer to the question: “Have you ever done PCa screening?” Responses were analysed according to age, socio-professional category and level of social precariousness.
Results
After a strong increase between 2005 and 2008 (from 36% to 49%, P ≤0.01), a significant decrease in the reported PCa screening rate was observed between 2014 (49%) and 2016 (42%; P =0.02). This decrease was mainly reflected in the socially advantaged categories and in the youngest age group (50–54 years). Screening practices remain the same in older men.
Conclusion
The perception of the effectiveness of PCa screening could explain the changes of behavior in the French population. This decrease in participation in PCa screening requires monitoring to avoid a general loss of confidence in cancer screening.
Level of evidence
3.
Introduction
Le traitement chirurgical de l’incontinence urinaire d’effort est aujourd’hui dominé par les bandelettes sous-urétrales. L’Altis® (Coloplast) est une mini-bandelette à incision unique et tension ajustable. L’objectif de cette étude était de rapporter les résultats en termes d’efficacité et de morbidité de la mini-bandelette Altis à un an.
Matériels et méthodes
Il s’agit d’une étude monocentrique, rétrospective, réalisée dans le centre hospitalier universitaire, entre février 2015 et mai 2018. Les patientes étaient âgées de plus de 18 ans et présentaient une incontinence urinaire d’effort majoritaire avec présence d’une hypermobilité urétrale et corrigée par les manœuvres de soutènements, en échec des traitements conservateurs. Le recueil se faisait de manière prospective, à l’inclusion, au moment de la pose, à 6 semaines, à 6 mois, et à 1 an postopératoire. Le critère principal de jugement était le taux de guérison à 12 mois.
Résultats
Trente patientes ont été incluses dans l’étude. L’âge moyen était de 45,4±12,9 ans. Le score ICIQ-UI moyen était de 13,5±4,06 et le Pad Test médian était de 12g. Quatre-vingt-treize pour cent des procédures se déroulaient en chirurgie ambulatoire. La durée opératoire moyenne était de 22,2minutes. Le taux de guérison à 12 mois était de 75 %. 14,2 % de nos patientes étaient en échec du traitement.
Conclusion
Nos résultats à court terme montrent une bonne efficacité de la mini-bandelette Altis. Mais sa place reste à définir par rapport aux autres techniques, TVT, TOT et techniques non prothétiques.
Niveau de preuve
3.
Introduction
Midurethral slings are the main surgical treatment of stress urinary incontinence. Altis is a minimally invasive single-incision sling system. The aim of this study is to report the safety and efficacity results during a year of follow up.
Materials and methods
This single-centre and retrospective study has been performed in a university hospital, between February 2015 and May 2018. We included women aged more than 18, complaining a stress urinary incontinence with a urethral hypermobility and positive support maneuvers, who had failed from non surgical treatment. A prospective data collection has been done at the moment of inclusion, peroperative time, at 6 weeks, 6 months and a year after the procedure. The main evaluation criteria was the cure rate at twelve months.
Results
Thirty patients were included in our study. The mean age was 45,4±12,9 years old, the mean ICIQ-UI score was 13,5±4,06 and the median pad test was at 12g. Ninety three percent of the procedures were done as ambulatory surgery. The average operating time was at 22,2minutes. Overall, 75% of our patients were objectively cured and 14,2% were in fail of this treatment.
Conclusion
The short term results show a good efficacity and safety of this procedure. But its place remains to be defined in relation to other techniques, TVT, TOT and non-prosthetic techniques.
Level of evidence
3.
Objectif
Analyser la morbidité de la pratique des autodilatations (AD) quotidiennes chez les patients opérés d’une prostatectomie totale, appareillés par sphincter urinaire artificiel (SUA) pour incontinence urinaire (IU) et qui ont présenté une récidive d’une sténose de l’anastomose vésico-urétrale (SAVU) traitée par voie endoscopique.
Matériel et méthodes
Cent trente-huit patients appareillés par SUA pour IU entre 1998 et 2007 ont été divisés en deux groupes. Trente-cinq ont pratiqué des AD pour SAVU récidivante (groupe AD) et 103 patients n’ont pas réalisé d’AD (groupe sans AD). Ces deux groupes ont été comparés pour le taux d’explantation (érosion-infection), de révisions (atrophie urétrale et défaillance mécanique) et les résultats fonctionnels à 2 ans. L’analyse statistique en uni- et multivariée a pris en considération les facteurs de confusions tels que l’âge et l’antécédent de radiothérapie. L’évaluation fonctionnelle a été faite par les questionnaires validés IQoL, Ditrovie et MHU.
Résultats
Les patients des deux groupes étaient comparables sauf pour l’importance de l’incontinence urinaire évaluée par PAD test et les questionnaires. Le taux d’explantation était significativement plus élevé dans le groupe « AD » ( 20,0 % (5,6–32,2) vs 4,85 % (0,30–11,5)) et , p =0,008). Il n’a pas été constaté de différence significative entre les deux groupes pour le taux de révision chirurgicale (32 % vs 20 %, OR=0,44, p =0,09). Les résultats fonctionnels à deux ans ne montraient pas de différence significative.
Conclusions
La pratique des autodilatations pour récidive de sténose d’une anastomose vésico-urétrale postprostatectomie expose les patients appareillés par un SUA à un taux d’explantation plus élevé.
Niveau de preuve
3.
Objective
To analyze the morbidity of the practice of daily self-dilatation (SD) in patients undergoing total prostatectomy, who have had artificial urinary sphincter (AUS) for urinary incontinence (UI) and who have had a recurrence of endoscopically treated vesicourethral anastomosis (VUS) stenosis.
Materials and method
One hundred and thirty-eight patients with SUA for urinary incontinence (UI) fitted between 1998 and 2007 were divided into two groups. Thirty-five patients have had used self-dilatation (SD) for recurrent anastomotic stenosis (SD group) and 103 patients did not perform SD (non-SD group). These two groups were compared for explantation rate (erosion-infection), revision rate (urethral atrophy and mechanical failure) and 2-year functional results. The uni- and multivariate statistical analysis taken into consideration confounding factors such as age and radiotherapy history. The functional assessment was done by the validated IQoL, Ditrovie and MHU tests.
Results
Patients in both groups were comparable except for the importance of urinary incontinence assessed by PAD test and questionnaires. The explantation rate was significantly higher in the “SD” group (28.5% vs 7.77%) and (OR=4.68, 95% CI [1.490–15.257], P =0.006). There was no significant difference between the two groups in the surgical revision rate (32% vs 20%, OR=0.44, P =0.09). The functional results at two years did not show any significant difference.
Conclusions
The use of self-dilation for recurrence of stenosis of vesicourethral anastomosis after prostatectomy exposes patients fitted with an SUA to a higher explantation rate.
Level of evidence
3.
Contexte
La maladie de Lapeyronie (ML) est une maladie inflammatoire de la verge, qui entraîne la formation de plaques fibreuses cicatricielles de l’albuginé avec une courbure et un raccourcissement du pénis lors des érections. Il n’existe pas de standard international pour l’évaluation, le suivi ou le traitement de cette pathologie. Nous présentons dans cet article une revue de la littérature concentrée sur les stratégies thérapeutiques décrites. Un algorithme est suggéré pour faciliter l’évaluation et la prise en charge des patients.
Matériels et méthode
La revue de la littérature a été réalisée selon la stratégie PRISMA en utilisant la base de données PubMed et les termes Mesh : « Peyronie », « disease », « treatment » et « diagnosis ». Les résultats sont présentés d’une manière descriptive.
Résultats
Plusieurs traitements ont été proposés sans études randomisées prospectives englobant assez de patients. L’efficacité des thérapies par voie orale est supérieure dans le cadre d’une prise en charge multimodale de la phase aiguë de la maladie. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens et le para-aminobenzoate de potassium sont supérieurs aux autres molécules pour le contrôle de la douleur. Le traitement local par vérapamil gel, l’iontophorèse et les injections intra-lésionnelles de vérapamil, d’interféron alfa-2b et de collagénase clostridium histolyticum (CCH) ont révolutionné le traitement de la ML en modifiant la taille de la plaque et l’angulation du pénis. Les thérapies alternatives par traction ou par ondes de choc extracorporelles paraissent prometteuses. La CCH intra-lésionnelle est le seul médicament approuvé par l’agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux (FDA). Le tunellage de la plaque avant les injections de CCH améliore davantage l’angulation.
Conclusion
Il existe une myriade de thérapeutiques non chirurgicales disponibles pour la prise en charge de la ML, mais les preuves scientifiques de leur utilisation sont faibles. Des études supplémentaires à grande échelle sont nécessaires pour évaluer les pratiques actuelles, et concevoir des traitements plus efficaces.