Base bibliographique
Sommaire :
Objectif
L’objectif de cette étude est de présenter l’évolution de l’épidémiologie du cancer du rein dans l’Hérault à partir des données collectées par le registre des tumeurs de l’Hérault (RTH) sur une période de 30 ans.
Matériels et méthodes
À partir de la base de données du RTH, nous avons étudié l’évolution du cancer du rein de 1987 à 2016. Nous avons analysé les données concernant l’incidence, la mortalité, l’anatomopathologie des tumeurs et leur stade au diagnostic. Nous avons comparé ces résultats aux données nationales et internationales.
Résultats
Nous avons recensé 3769 nouveaux cas de cancers du rein: 2628 chez l’homme (69,7 %) et 1141 chez la femme (30,3 %). En 2016, le cancer du rein était le 8e cancer tous sexes confondus, le 7e cancer chez l’homme et le 11e chez la femme. Entre 1987 et 2016 le nombre de nouveaux cas de cancer du rein a été multiplié par 4,2 chez l’homme et par 3,3 chez la femme. Le nombre de formes localisées a augmenté de 9 % en 20 ans. En 2016 la probabilité, d’être atteint d’un cancer du rein avant 75 ans est de 2,11 % pour un homme et de 0,62 % pour une femme.
Conclusion
En 30 ans, l’incidence du cancer du rein a fortement augmenté dans l’Hérault alors que l’on observe une diminution de sa mortalité. Ces données analytiques seront améliorées par le développement du Registre de l’Hérault Spécialisé en Onco Urologie (RHESOU)
Niveau de preuve
3.
Objective
The objective of the study was to determine the specificities of renal cell carcinoma (RCC) in the department of Herault using the Herault Tumor Registry over 30 years.
Methods
Data of this study were obtained from the Herault cancer database. We analysed the evolution of RCC from 1987 to 2016, including the incidence, mortality, cancer pathology and staging at the moment of diagnosis. We compared our results with national and international data.
Results
We identified 3769 newly diagnosed RCC: 2628 in men (69,7%) and 1141 in women (30,3%). In 2016, RCC was the 8th most frequent cancer, both genders combined, the 7th most frequent cancer in men and the 11th in women. New cases of RCC increased by 4.2 in men and 3.3 in women over the study period. The number of localised forms increased by 9% over 20 years. In 2016, the probability of having a RCC before the age of 75 was of 2.11% for a man and of 0.62% for a woman.
Conclusion
Over 30 years, the incidence rate of RCC increased in the department of Herault; however, mortality decreased over the same period. This analytical data should be improved by the development of the Registry of Herault Specialised in Onco-Urology (RHESOU).
Level of evidence
3.
Objectifs
La récidive locorégionale (RLR) après cystectomie est un événement fréquent, précoce et grave ; la question de l’intérêt de la radiothérapie adjuvante reste controversée. L’objectif de cet article est de réaliser une mise au point des données actuelles sur la radiothérapie adjuvante.
Matériel et méthodes
Une revue exhaustive de la littérature a été réalisé à l’aide du moteur de recherche Pubmed avec les mots clés suivants : « radiotherapy » [Mesh], « adjuvant » [Mesh], « local recurrence » [Mesh], « bladder cancer » [Mesh].
Résultats
Plusieurs publications récentes ont conduit au développement de nomogrammes prédictifs du risque de RLR, afin d’identifier les patients pour lesquels la radiothérapie adjuvante pourrait être pertinente. Plusieurs essais suggèrent un bénéfice de la radiothérapie adjuvante, potentiellement associée à la chimiothérapie, en termes de réduction du risque de RLR, avec une tendance en termes de survie globale, et une bonne tolérance. Il existe cependant de nombreux biais et la question de l’intérêt de la radiothérapie adjuvante sur les carcinomes urothéliaux reste débattue.
Conclusion
L’inclusion des patients dans des essais utilisant les nouvelles techniques d’irradiation permettra de déterminer la place de la radiothérapie adjuvante pour les cancers de vessie localement avancés.
Objectives
Locoregional relapse (LRR) after cystectomy is a common early event associated with poor prognosis. The role of radiotherapy as an adjunct to radical cystectomy is not well-defined. The aim of this critical literature review is to provide an overview of the elements in favor of adjuvant radiation for patients treated for muscle-invasive bladder cancer.
Material and methods
An exhaustive review of the literature was carried out using the Pubmed search tool with the following keywords: “radiotherapy” [Mesh], “adjuvant” [Mesh], “local recurrence” [Mesh], “Bladder cancer” [Mesh].
Results
Several recent publications have led to the development of a nomogram that predicts the risk of LRR, in order to identify patients for which adjuvant radiotherapy could be beneficial. Several randomized trials seem to suggest a benefit of radiotherapy, in particular when combined with chemotherapy, in terms of reducing LRR, and may even improve overall survival, with good safety profile. However, there are many biases and the interest of adjuvant radiotherapy in urothelial carcinomas remains debated.
Conclusion
Prospective trials evaluating adjuvant radiotherapy with current techniques should be undertaken.
Contexte
Ces recommandations communes de l’Association Française d’Urologie (AFU) et de la Société d’Andrologie de Langue Française (SALF) ont pour objectif de fournir des directives pratiques à la communauté urologique et andrologique Française concernant l’évaluation des hommes infertiles.
Matériel et méthodes
Recherche bibliographique dans PubMed en utilisant les mots-clés «male infertility», «diagnosis», «management» et «evaluation» limitée aux articles cliniques en anglais et en français antérieurs au 1/01/2020. Pour renseigner le niveau de preuves, le système de gradation de l’HAS (2013) a été appliqué.
Résultats
Concernant l’évaluation des hommes infertiles, l’AFU et la SALF recommandent : (1) un interrogatoire systématique explorant les antécédents familiaux, les antécédents de fertilité de l’homme hors couple, les antécédents personnels du patient pouvant avoir un impact sur sa fertilité, ses habitudes de vie, ses traitements, ses symptômes et les éventuelles difficultés sexuelles du couple ; (2) un examen physique général pour évaluer les signes d’hypogonadisme et les caractères sexuels secondaires ; (3) un examen physique scrotal par un urologue ou un andrologue pour évaluer (i) le volume et la consistance des testicules, (ii) les canaux déférents et les épididymes à la recherche d’une absence totale ou partielle ou des nodules, et (iii) la présence de varicocèle ; (4) d’effectuer 2 spermogrammes, conformément aux recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), si le premier présente au moins une anomalie ; (5) une échographie scrotale systématique, pouvant être complétée par une échographie pelvienne endorectale selon la clinique ; (6) un bilan hormonal comportant au moins une détermination de la testostérone sérique et de FSH ; si la testostérone est basse, la LH permettra de différencier hypogonadisme hypogonadotrope (central) et hypogonadisme périphérique ; (7) un caryotype chez les hommes infertiles ayant une concentration de spermatozoïdes ≤10,106/ml ; (8) l’évaluation des microdélétions du chromosome Y chez les hommes infertiles ayant une concentration de spermatozoïdes ≤1,106/ml ; (9) l’évaluation du gène CFTR en cas de suspicion d’agénésie bilatérale ou unilatérale des canaux déférents et des vésicules séminales. La place de l’analyse de l’intégrité de l’ADN du sperme (SCSA, TUNEL par exemple) dans le bilan de l’homme infertile est encore en cours d’évaluation.
Conclusion
Ces recommandations peuvent être appliquées en pratique clinique en routine chez tout homme infertile.
Background
The aim of these Association Française d’Urologie (AFU) and Société d’Andrologie de Langue Française (SALF) common recommendations are to provide practice guidelines for the French Urological and Andrological community regarding the evaluation of infertile men.
Material and methods
Literature search in PubMed using the keywords “male infertility”, “diagnosis”, “management” and “evaluation” limited to clinical articles in English and French prior to 1/01/2020. To inform the level of evidence, the HAS grading system (2013) was applied.
Results
Concerning the evaluation of infertile men, the AFU and the SALF recommend : (1) a systematic interview exploring the family history, the fertility history of the man outside the couple, the patient's personal history that may have an impact on his fertility, lifestyle habits, treatments, symptoms and possible sexual difficulties of the couple; (2) a general physical examination to assess signs of hypogonadism and secondary sexual characters; (3) a scrotal physical examination performed by an urologist or andrologist to assess (i) the testes for volume and consistency, (ii) vas deferens and epididymes for total or partial absence or nodules, and (iii) presence of varicoceles; (4) Performing two semen analyses, according to World Health Organization guidelines, if the first one has at least one abnormaly; (5) a scrotal ultrasound as part of routine investigation, that can be completed with an endorectal pelvic ultrasound according to the clinic; (6) an endocrine evaluation with at least a Testosterone and FSH serum determination; (7) Karyotype analysis in infertile men with a sperm concentration ≤10 106/mL; (8) assessment of Yq microdeletions in infertile men with a sperm concentration ≤1 106/mL; (9) Cystic fibrosis transmembrane conductance regulator gene evaluation in case of suspicion for bilateral or unilateral congenital agenesis of vas deferens and seminal vesicles.
The interest of tests analyzing DNA fragmentation (TUNEL, SCSA) is still under investigation.
Conclusion
These guidelines can be applied in routine clinical practice in all infertile men.
Le diagnostic de la varicocèle est clinique, réalisé en position couchée et debout et en manœuvre de Valsalva. Seules les varicocèles cliniques méritent d’être traitées. Une échographie scrotale avec doppler sera généralement réalisée dans le cadre du bilan de l’homme infertile ou en cas de difficulté d’examen. Une indication classique de cure de varicocèle est l’homme adulte présentant une varicocèle clinique et des anomalies des paramètres spermatiques, dans un contexte d’infécondité de couple, avec une partenaire ayant une réserve ovarienne satisfaisante et aucune cause d’infécondité féminine ou une cause féminine d’infécondité curable. Cependant, compte tenu des données récentes de la littérature, la cure de varicocèle peut être proposée malgré une problématique féminine car elle améliore les taux de grossesse en procréation médicalement assistée (PMA). Dans tous les cas, la décision de traiter la varicocèle doit donc être prise après évaluation des 2 partenaires du couple. Les adultes ayant une varicocèle symptomatique et ceux ayant des anomalies du spermogramme peuvent également se voir proposer une cure de leur varicocèle même en l’absence de projet de paternité, de même que les adolescents ayant une réduction de la croissance testiculaire, une diminution homolatérale du volume testiculaire, ou un gradient de taille entre les 2 testicules. La cure de varicocèle peut être réalisée par chirurgie ou embolisation percutanée. La microchirurgie (inguinale ou subinguinale) offre des taux de récidive et de complications plus faibles que les approches chirurgicales hautes (laparoscopiques ou non) et les chirurgies sans magnification. Elle doit donc être considérée comme la technique de référence chirurgicale. L’embolisation percutanée rétrograde est une alternative mini-invasive offrant des résultats satisfaisants avec des complications rares et souvent bénignes. La cure de varicocèle entraîne une amélioration des paramètres spermatiques et des données récentes semblent confirmer qu’elle augmente le taux de grossesse naturelle. Ces résultats apparaissent après un délai de 3 à 9 mois (1 à 2 cycle de spermatogenèse. Quand l’atteinte spermatique est sévère (azoospermie, oligospermie sévère), l’amélioration du spermogramme peut permettre (1) d’éviter la chirurgie d’extraction de spermatozoïdes testiculaires ou (2) de réaliser une insémination intra-utérine plutôt qu’une ICSI.
The diagnosis of varicocele is clinical, carried out in supine and standing position and in Valsalva maneuver. Only clinical varicoceles have to be treated. A scrotal ultrasound with Doppler is generally performed as part of the infertile man's evaluation or in case of examination difficulties. The main indication for varicocele treatment is the adult man with clinical varicocele and abnormalities of sperm parameters, in a context of infertility of couple, with a partner having a satisfactory ovarian reserve and no cause of female infertility or a curable infertility cause. The decision to treat varicocele must therefore be taken after evaluation of the two partners of the couple. Adults with symptomatic varicocele and those with spermogram abnormalities may also be offered a cure for their varicocele even in the absence of a paternity plan, as well as adolescents with reduced testicular growth, an ipsilateral decrease testicular volume, or a size gradient between the 2 testes. The cure of varicocele can be carried out by surgery or by percutaneous embolization. Microsurgery (inguinal or subinguinal) offers lower rates of recurrence and complications than high surgical approaches (laparoscopic or not) and surgeries without magnification. It is therefore the reference surgical technique. Percutaneous retrograde embolization is a minimally invasive alternative to microsurgery offering satisfactory outcomes with rare and often benign complications. The cure for varicocele results in an improvement in sperm parameters and recent data seem to confirm that it increases the natural pregnancy rate. These results appear after a delay of 3 to 9 months (at least 1 to 2 cycles of spermatogenesis). When the sperm involvement was severe (azoospermia, severe oligospermia), the improvement of the spermogram allow (1) to avoid surgery testicular sperm extraction or (2) perform intrauterine insemination rather than ICSI.