But
Définir la notion de conflit d’intérêts (CoIs) en général, dans le domaine biomédical et dans la relation médecin - industrie pharmaceutique (RMIP) en particulier. Connaître l’impact du CoI lié à la RMIP sur les activités de soin, de recherche et d’enseignement en médecine et plus spécifiquement en urologie. Exposer les moyens proposés pour limiter cet impact.
Méthode
Recherche bibliographique utilisant la littérature grise via Google pour affiner la définition du COI et l’outil PubMed avec les termes conflict of interest et urology .
Résultats
Un médecin ou un chercheur dans le domaine médical est en situation de CoIs chaque fois que son jugement, normalement au service exclusif de la santé du patient, est influencé ou pourrait l’être par des intérêts secondaires, qu’ils soient financiers ou non financiers. Ces situations existent en urologie comme dans le reste de la médecine et peuvent influencer les pratiques de soin et la production scientifique. Elles surviennent souvent, mais pas exclusivement dans le contexte de la RMIP. La prise de conscience de la nécessité d’une gestion des CoIs est récente. Trois axes de prévention existent : la transparence, la régulation et la restriction.
Conclusions
Les RMIP sont inévitables. Elles revêtent au moins quatre aspects : la promotion pharmaceutique, la participation à la formation médicale le partenariat de recherche et l’expertise. Elles sont, au moins dans le cas des partenariats de recherche, indispensables au développement de nouveaux traitements efficaces et en principe bénéfiques à l’objet premier de l’activité médicale qu’est l’amélioration de la santé à l’échelle individuelle et collective. Dans tous les cas, ces relations engendrent des situations de CoIs inhérent (inévitable). Pour autant, l’existence d’un risque ne débouche pas systématiquement sur un dévoiement inconscient (influence) ou conscient (corruption) de la prise en charge thérapeutique, de l’activité de recherche, ou du contenu des recommandations et avis d’experts. Des dispositifs de régulation sont indispensables. Une approche exclusivement prohibitionniste serait inadaptée. Des actions conjointes d’éducation des médecins, de plus grande transparence, de régulation éthique et de limitations ciblées mises en œuvre avec les sociétés savantes pourraient répondre à la problématique des CoIs liés aux RMIP.