Introduction
Peu de données existent concernant le retentissement de la grossesse et de l’accouchement sur l’équilibre vésico-sphinctérien chez les femmes ayant une vessie neurologique par anomalie congénitale médullaire.
Objectif
Décrire les résultats du suivi obstétrical et urologique des patientes ayant une vessie neurologique secondaire à une anomalie congénitale médullaire.
Méthode
Une étude multicentrique rétrospective a inclus des patientes ayant une anomalie congénitale médullaire et ayant accouché entre janvier 2005 et décembre 2014. Les caractéristiques de la maladie neurologique et neuro-urologique, les complications pendant la grossesse, les conséquences obstétricales et les résultats néonataux ainsi que les modifications des symptômes urologiques ont été rapportés.
Résultats
Seize femmes, d’âge médian 29,4 ans (IQR 22–36), ayant eu au total 20 grossesses et 21 naissances (15 césariennes, 5 voies basses) ont été incluses. Avant le début de leur première grossesse, 12 patientes réalisaient des auto-sondages (75 %). Des infections urinaires symptomatiques, dont 4 pyélonéphrites aiguës, ont été rapportées chez 11 patientes enceintes. L’incontinence urinaire d’effort s’est aggravée pour 4 patientes avec une résolution spontanée en post-partum. Des auto-sondages ont été débutés pour 3 patientes et poursuivis en post-partum. Pour 3 grossesses, un traitement anticholinergique a dû être débuté ou augmenté pour une incontinence urinaire par urgenturie aggravée, puis maintenu en post-partum. La durée médiane de gestation a été de 39,0 SA (IQR 37,8–39,5). Sur les 15 césariennes réalisées, 9 étaient indiquées pour prévenir l’aggravation des symptômes neuro-urologiques. Aucune dégradation de la continence urinaire n’a été décrite parmi les 5 patientes ayant eu un accouchement par voie vaginale.
Conclusion
La grossesse des femmes ayant une vessie neurologique secondaire à une anomalie congénitale médullaire est possible avec des résultats obstétricaux satisfaisants, sous réserve de la gestion d’un risque accru d’infections urinaires, d’accouchement par césarienne et parfois de dégradation de la continence urinaire.
Niveau de preuve
5.