Base bibliographique
Sommaire :
Introduction
Les douleurs pelvi-périnéales postchirurgie du prolapsus génital sont des complications postopératoires graves et fréquentes dont le diagnostic et le traitement peuvent être complexes.
Matériels et méthodes
Nous avons réalisé une revue de la littérature sur la base de données Pubmed en utilisant les mots et MeSH suivants : genital prolapse, pain, dyspareunia, genital prolapse and pain, genital prolapse and dyspareunia, genital prolapse and surgery, pain and surgery .
Résultats
Parmi les 133 articles trouvés, 74 ont été retenus. Les douleurs pelvi-périnéales chroniques évoluent depuis plus de 3 mois selon l’International Association for the Study of Pain, et peuvent être de type nociceptif, neuropathique ou dysfonctionnel. Leur définition est avant tout clinique. Leur incidence varie de 1 à 50 % et les facteurs de risques suspectés sont un âge jeune, des comorbidités, un antécédent de chirurgie de prolapsus, un stade élevé de prolapsus, des douleurs préopératoires, une voie d’abord chirurgicale invasive, la pose simultanée de plusieurs prothèses, une moindre expérience de l’opérateur, une durée importante d’intervention et des douleurs postopératoires précoces. La voie vaginale peut favoriser une modification de la compliance ou de la longueur vaginale, des lésions des nerfs pudendaux, sciatiques ou obturateurs ou un syndrome myofascial pelviens ; la voie cœlioscopique est à risque de lésion des nerfs pariétaux ; la chirurgie prothétique implique des complications liées aux modifications de prothèse. La prise en charge thérapeutique est complexe et doit être multimodale et pluridisciplinaire.
Conclusion
Les connaissances sur les douleurs pelvi-périnéales après chirurgie du prolapsus génital sont encore limitées à ce jour.
Introduction
Pelvic and perineal pain after genital prolapse surgery is a serious and frequent post-operative complication which diagnosis and therapeutic management can be complex.
Materials et methods
A literature review was carried out on the Pubmed database using the following words and MeSH : genital prolapse, pain, dyspareunia, genital prolapse and pain, genital prolapse and dyspareunia, genital prolapse and surgery, pain and surgery .
Results
Among the 133 articles found, 74 were selected. Post-operative chronic pelvic pain persisting more than 3 months after surgery according to the International Association for the Study of Pain. It can be nociceptive, neuropathic or dysfunctional. Its diagnosis is mainly clinical. Its incidence is estimated between 1% and 50% and the risk factors are young age, the presence of comorbidities, history of prolapse surgery, severe prolapse, preoperative pain, invasive surgical approach, simultaneous placement of several meshes, less operator experience, increased operative time and early post-operative pain. The vaginal approach can cause a change in compliance and vaginal length as well as injury to the pudendal, sciatic and obturator nerves and in some cases lead to myofascial pelvic pain syndrome, whereas the laparoscopic approach can lead to parietal nerve damage. Therapeutic management is multidisciplinary and complex.
Conclusion
Pelvic pain after genital prolapse surgery is still obscure to this day.
Introduction
Les troubles sexuels chez la patiente neurologique ont peu été évalués en pratique quotidienne, en particulier, les troubles de l’orgasme. La prévalence semblait multipliée par deux chez les patientes médullaires comparativement à la population générale (Sipski, 2001).
Objectifs
Analyser la prévalence, la typologie et l’impact des troubles de l’orgasme chez les patientes neurologiques (accident vasculaire cérébral [AVC] [50 %], sclérose en plaques [SEP] [>65 %], maladie de Parkinson idiopathique [MPI], blessées médullaires [BM] [>50 %] et neuropathies périphériques [NP]).
Méthode
Revue systématique de la littérature à partir de Medline via l’outil Pubmed et The Cochrane Database of Systematic Review (Cochrane library).
Résultats
Les dysorgasmies féminines ont peu été étudiées au cours des maladies neurologiques. Il s’agissait d’études pour la plupart rétrospectives, réalisées sur de petits effectifs. Elles s’appuyaient sur des données cliniques à base de questionnaires généralistes étudiant la fonction sexuelle parfois associées à une exploration neuropérinéale. SEP et BM ont été les deux populations les plus étudiées. La prévalence des troubles de l’orgasme était importante (plus de 1/3 des patientes), souvent associés à d’autres troubles sexuels (altération de la libido) et à des troubles urinaires et anorectaux. Les lésions médullaires complètes et l’atteinte de l’arc réflexe sacré avaient un impact négatif sur ces troubles et sur la qualité de vie sexuelle (p <0,05).
Conclusion
L’évaluation spécifique des troubles sexuels et en particulier des troubles de l’orgasme chez les patientes neurologiques semblait importante dans la prise en charge globale du handicap pelvipérinéal afin d’améliorer la qualité de vie de ces patientes. L’éducation thérapeutique et des thérapies sexuelles ciblées paraissaient indiquées dans le traitement de ces troubles.
Introduction
Sexual dysfunctions, particularly orgasm dysfunction, were not routinely assessed in daily practice in neurological women.
Objective
To assess type, frequency and impact of neurological women orgasm dysfunction.
Method
A systematic review was conducted with Medline via Pubmed and The Cochrane Database of Systematic Review.
Results
Neurological women's orgasm dysfunction is poorly assessed. The most of these were clinical small retrospective studies assessed by general questionnaires and some with electrophysiological assessments. Multiple sclerosis (MS) and Spinal cord injury (SCI) were the two most studied conditions. Orgasm dysfunction is observed in one third of neurological women, associated with arousal troubles, voiding and anal dysfunction. Orgasm alteration seriously impact quality of life of these patients.
Conclusion
Specific studies could be conducted in this specific field in order to increase quality of life of these neurogenic patients suffered from such sexual dysfunction.
Objectifs
Les potentiels évoqués somesthésiques corticaux (PES) sont habituellement utilisés pour tester l’intégrité des voies lemniscales et donner ainsi des arguments en faveur de l’étiologie neurogène de symptômes sensoriels. Ainsi, les PES par stimulation périnéale (PES-P), ont été démontrés altérés dans l’incontinence ou les troubles sexuels neurogènes. Nous avons voulu vérifier intégrité, structuration et amplitude des réponses en champ lointain des PES-P dans deux conditions, la première sans sensation de besoin d’uriner (B0), la seconde avec besoin impérieux (BI).
Méthodes
Les PES-P ont été enregistrés chez dix patients sans pathologie neurologique dans les deux conditions B0 et BI après stimulation du nerf dorsal du pénis/clitoris. Trois réponses consécutives moyennées chacune sur 1000 passages à une fréquence 3Hz ont été enregistrées.
Résultats
Sept hommes, 3 femmes, d’âge moyen 53,8, (sd 16,8) ont été inclus. Tous les patients avaient des PES-P normaux en termes d’amplitude et de latence du complexe P40 et totalement reproductibles notamment pour les réponses tardives. Ces réponses précoces P40 étaient identiques dans les deux états BO et BI. Inversement, les potentiels de champ lointain, c’est-à-dire, les réponses tardives, étaient différentes dans les deux états, avec une importante diminution des amplitudes moyennes et maximales des réponses corticales dans l’état BI (p <0,008 au T-test).
Conclusion
Nous avons observé que les composantes tardives des PES-P sont altérées lors du besoin urgent d’uriner accompagné d’une attention soutenue et sélective sur ce besoin. Ces composantes tardives du PES-P pourraient être utiles pour mieux spécifier les mécanismes attentionnels impliqués dans le cycle continence-miction et pour préciser les dysfonctionnements sensoriels pathologiques (urgence, vessie douloureuse, fréquence…).
Niveau de preuve
4.
Objective
Cortical somatosensory evoked potentials (SEP) are usually used to test the integrity of lemniscal pathways and thus provide arguments for the neurogenic etiology of sensory symptoms. For example, PES by perineal stimulation (SEP-P) has been shown to be altered in incontinence or neurogenic sexual dysfunction. We wanted to verify the integrity, structure and amplitude of far-field responses of PES-P in two conditions, the first without feeling the need to urinate (S0), the second with urgency (US).
Methods
SEP-P were recorded in ten patients without neurological pathology in both conditions S0 and US after stimulation of the dorsal nerve of the penis/clitoris. Three consecutive responses each averaged over 1000 passages at a frequency of 3Hz were recorded.
Results
Seven men and 3 women were included. All patients had normal SEP-P in terms of amplitude and latency of the P40 complex and fully reproducible especially for late responses. These early P40 responses were identical in both S0 and US states. Conversely, the far-field potentials, i.e. the late responses, were different in the two states, with a significant decrease (P <0.008 paired T-test) in the amplitude of cortical responses in the US state.
Conclusion
We observe that the late components of SEP-P were altered by the need to urinate urgently with sustained and selective attention to this need. These late components of SEP-P could be useful to better specify the attentional mechanisms involved in the continence-voiding cycle and to specify pathological sensory dysfunctions (urgency, painful bladder, frequency…).
Level of evidence
4.
Objectif
Décrire les caractéristiques épidémiologiques, anatomiques et cliniques des fistules urogénitales et recto-vaginales ainsi que l’issue de leur prise en charge chirurgicale au Togo.
Matériel et méthodes
Une étude rétrospective a colligé tous les cas opérés sur une période de cinq ans dans le centre national de prise en charge des fistules obstétricales. Les paramètres étudiés étaient les données sociodémographiques des patientes, les caractéristiques cliniques et l’issue de la réparation chirurgicale.
Résultats
Le nombre de patientes traitées était de 197, pour un nombre total de 217 interventions chirurgicales. L’âge moyen des patientes était de 40,7 ans avec des extrêmes de 18 et 70 ans. Les causes obstétricales prédominaient (95 %) et 3,5 % étaient causées par une chirurgie. Sur le plan anatomo-clinique, la fistule vésico-vaginale (FVV) était la forme la plus fréquente représentant 87,3 % tandis que la fistule vésico-utérine n’occupait que 4,1 %. La multiparité était un facteur de risque de survenue de fistule obstétricale et une césarienne a été nécessaire dans 70 % marquée par une forte mortalité du fœtus (88,2 %). La prise en charge chirurgicale a été tardive dans la majorité des cas, avec un délai d’environ 10 ans entre la survenue de la fistule et sa réparation. Le taux de guérison était de 78,1 %.
Conclusion
Les fistules urogénitales sont principalement d’origine obstétricale au Togo avec comme facteur de risque la multiparité. La prise en charge est tardive mais permet un bon taux de guérison. Leur prévention passe par la lutte contre la dystocie.
Niveau de preuve
IV.
Objective
To describe epidemiologic, anatomic and clinical characteristics of urogenital and rectovaginal fistula and the issue of their surgical management in Togo.
Material and methods
A retrospective study permit us to collect the operated cases during five years in the national center of obstetrical fistula. The parameters evaluated were sociodemographic aspects of patients, clinical characteristics and the issue of surgical repair.
Results
The number of patients who enderwent surgery was 197, during 217 surgical interventions. The middle age of patients was 40,7 years with extrems of 18 and 70 years. The main causes of fistula were obstetrical (95%) and 3,5% were caused by surgery. Concerning anatomoclinic characteristic, vesicovaginal fistula was the most comon type representing 87,3%, where vesicouterine fistula represented 4,1%. Multiparity has been a risk factor for obstetrical fistula and ceasarien section was necessary in 70% with a high rate of fœtal mortality (88,2%). Surgical management was late in majority of cases, estimated at 10 years between occurrence of fistula and its reparation. The recovry rate was 78,1%.
Conclusion
Urogenital fistula are principaly caused by obstetric conditions in Togo and multiparity is a risk factor. Treatment is often late but has a good rate of recovery. Their prevention goes through the fight against dystocia.
Level of evidence
IV.
Introduction
Le tonus anal permet le maintien de la continence anorectale. Sa régulation dépend de mécanismes segmentaires spinaux sous contrôle supra sacré.
Matériels et méthodes
Une revue systématique de la littérature a été réalisée à partir de la base de données Medline, selon une méthodologie PRISMA, en utilisant les mots clés suivants : anal tone ; anal sphincter ; anorectal function ; reflex ; digital rectal examination.
Résultats
L’hypertonie anale est une augmentation de la résistance du muscle à son allongement passif. L’hypotonie musculaire est une diminution du tonus musculaire. Elle associe une diminution de la résistance à la mobilisation passive. Il n’est pas possible de chiffrer la prévalence des troubles du tonus en population générale et les chiffres sont variables en conditions pathologiques spécifiques (troubles urinaires, anorectaux neurogènes ou non). En cas d’hypotonie, le plus souvent le fait d’une lésion neurogène périphérique, une incontinence anale peut survenir. L’hypertonie peut être le synonyme d’une spasticité périnéale dont l’origine est alors une atteinte neurologique centrale, spinale ou encéphalique, conduisant à une dyssynergie recto-anale source de dyschésie. Elle est parfois purement comportementale sans signification directe pathologique. L’évaluation du tonus anal est clinique avec des scores validés mais dont la sensibilité n’est pas absolue, mais aussi instrumentale avec d’une part la mesure des pressions anales en manométrie et d’autre part la réalisation de tests électrophysiologiques qui nécessitent cependant encore une validation dans cette indication.
Conclusion
L’analyse du tonus anal est intéressante en clinique afin d’apporter des éléments diagnostiques devant un trouble urinaire ou anorectal.
Introduction
The anal tone allows the maintenance of anorectal continence. Its regulation depends on spinal segmental mechanisms under supra-sacral control.
Material and methods
A systematic review was performed using Medline database, according to PRISMA methodology, using following keywords anal tone ; anal sphincter ; anorectal function ; reflex ; digital rectal examination.
Results
Anal hypertonia is an increase in the muscle's resistance to passive stretching. Muscular hypotonia is a decrease in muscle tone. It is associated with a decrease in resistance to passive mobilization. It is not possible to quantify the prevalence of anal tone alterations in the general population and in specific pathological conditions (urinary disorders, neurogenic or non-neurogenic anorectal disorders). In case of hypotonia, most often due to a lower motor neuron lesion, fecal incontinence may occur. Hypertonia (anal sphincter overactivity) is not always due to perineal spasticity. Indeed, in the majority of the cases, the cause of this anal hypertonia in a neurologic context, can be secondary to an upper motor neuron disease due to spinal or encephalic lesion, leading to recto-anal dyssynergia, giving distal constipation. In another way, this anal hypertonia can be purely behavioral, with no direct pathological significance. The evaluation of anal tone is clinical with validated scores but whose sensitivity is not absolute, and instrumental with, on the one hand, the measurement of anal pressure in manometry and, on the other hand, electrophysiological testing which still require validation in this indication.
Conclusion
Anal tone assessment is of interest in clinical practice because it gives diagnostic arguments for the neurological lesion and its level, in the presence of urinary or anorectal symptoms.