But
Préciser les caractéristiques cliniques, les mécanismes et l’étiologie des troubles sensitifs péniens.
Méthode
Quarante quatre patients consultant pour des troubles sensitifs de la verge ont été prospectivement explorés. Étaient réalisés : un examen clinique neurologique et périnéal, une exploration électrophysiologique périnéale comportant un électromyogramme des muscles bulbocaverneux, une étude du réflexe sacré, un enregistrement des potentiels évoqués corticaux du nerf pudendal, une mesure de la vitesse de conduction sensitive du nerf dorsal de la verge et un enregistrement des latences terminales du nerf pudendal par stimulation endorectale.
Résultats
Les troubles sensitifs péniens à type d’anesthésie (six cas, 13 %), d’hypoesthésie (34 cas, 77 %) et de paresthésies (quatre cas, 9 %) étaient accompagnés 19 fois (43 %) d’une dysérection s’associant à une hypoorgasmie (sept cas, 16 %), à une sensation de gland froid (quatre cas, 9 %) et d’une perte du repérage spatial du gland pendant le rapport sexuel (trois cas, 7 %). Une altération des explorations électriques a été notée 17 fois (38 %), avec toujours une perturbation d’au moins une des techniques explorant le versant sensitif (vitesse du nerf dorsal de la verge, potentiel cortical, latence distale sensitive). Vingt-sept fois (62 %) les tests électrophysiologiques étaient normaux. Pour les 17 (38 %) patients, la cause des troubles sensitifs a pu être déterminée : cinq compressions du nerf au cours d’une intervention orthopédique, neuf étirements après trajet inhabituel en vélo, deux maladies de La Peyronie et un diabète.
Conclusion
Dans cette série, nous avons observé une prévalence de troubles sensitifs péniens neuropathiques de l’ordre de 40 %.