Introduction
L’intensité du besoin mictionnel dépend de deux paramètres essentiels, le volume vésical et l’attention. S’il est bien connu que la contraction volontaire maximale des muscles périnéaux peut inhiber transitoirement le réflexe mictionnel lui-même, aucun travail ne démontre l’effet de cette contraction sur l’intensité du besoin lui-même.
Méthodes
Une étude expérimentale, prospective, ouverte, monocentrique a été menée entre mars et avril 2017. Au total, 15 sujets sans antécédent neurologique ni troubles neuro-périnéaux consultant pour constipation fonctionnelle étaient inclus. L’intensité de besoin mictionnel était évaluée via un urgentomètre électronique. Une consigne de contraction contrôle des muscles thénariens de la main dominante était comparée à une contraction volontaire du sphincter anal externe lors d’un besoin urgent (B3), contractions vérifiées électromyographiquement. Le critère d’évaluation principal était la comparaison entre la différence de score d’échelle visuelle analogique intensité du besoin avant (EVA-base) et après effort de contraction contrôle (EVA-pouce) lors d’un B3 versus le même index (EVA-base puis EVA-anal après contraction du sphincter anal externe) lors d’un nouveau B3. La comparaison des capacités vésicales fonctionnelles (CVF) mesurées après chaque enregistrement était le critère d’évaluation secondaire. L’analyse statistique était faite par un test des rangs signés de Wilcoxon.
Résultats
L’EVA intensité du besoin était significativement diminuée (−13,14±12 vs −1,5±6 ; p =0,03) et la CVF significativement augmentée (502,43±96,71mL vs 435,78±125,54mL ; p =0,02) après une contraction périnéale comparativement à la contraction contrôle des muscles de la main.
Conclusion
Cette étude suggère l’existence d’une inhibition des voies sensitives mictionnelles par la contraction périnéale via un réflexe périnéo-vésico-sensitif inhibiteur.
Niveau de preuve
3.