Objectifs
Le risque de survenue de méningiome secondaire à la prise de cyprotérone (CYP) a été constaté à partir de 2007, entraînant une mise en surveillance de ce médicament dès 2009. Les études ont porté essentiellement chez des femmes. Nous avons cherché à savoir si ce médicament provoquait également un risque accru de méningiome dans une population d’homme traité pour cancer de la prostate.
Méthodes
Les données portent sur une cohorte de patients traités pour cancer de prostate entre 1998 et 2019. À partir de ce fichier, les patients ayant reçu de la CYP ont été recontactés afin qu’ils puissent bénéficier d’une IRM ou scanner cérébral à la recherche d’un méningiome.
Résultats
Sur les 1190 patients traités pour cancer de prostate sur la période donnée, 157 patients ont pris un traitement par CYP. Beaucoup de patients étaient perdus de vue ou non interrogeables vu l’étendue de la période. Seuls 30 dossiers ont pu être exploitables pour cette première étude. L’âge moyen au moment du diagnostic de cancer était de 69 ans. La durée moyenne de traitement a été de 82 mois avec une dose moyenne journalière de 57mg. Pour ces 30 patients, un méningiome a été retrouvé dans 5 cas, soit 16 % (3 % dans la population générale). La localisation était 4 fois dans le lobe frontal 66 %. La durée de traitement, la dose moyenne quotidienne et la dose cumulée a été de 86 contre 82 mois chez les patients sains, 58mg contre 57mg chez les patients sains et 148g, contre 123g chez les patients sains.
Conclusion
Sur cette série, il semble que la prise prolongée de CYP favorise la survenue d’un méningiome pendant une durée supérieure à 7 ans.