La réponse pathologique après chimiothérapie néoadjuvante pour une tumeur de vessie infiltrant le muscle a été proposé comme un critère de substitution pour la survie globale. Cependant, une controverse persiste, à savoir, si l’absence de cancer résiduel (ypT0) ou la présence d’une tumeur de vessie n’infiltrant pas le muscle (ypTa-pTis-pT1) est le critère de substitution optimal. Nous avons cherché à évaluer l’impact sur la survie globale de ces réponses pathologiques dans une cohorte multicentrique rétrospective.
MéthodesNous avons revu rétrospectivement les dossiers de patients atteints de cancer urothélial de la vessie ayant reçu une chimiothérapie néoadjuvante suivie d’une une cystectomie totale dans 19 institutions entre 2000 et 2013. Les patients atteints d’une tumeur de vessie cT2-4aN0M0 pN0 ont été sélectionnés. La survie globale a été comparée entre les patients ypT0 et ypTa-pTis-pT1, y compris en analyse multivariée selon un modèle de régression de Cox.
RésultatsAu total, 1543 patients ayant eu une chimiothérapie néoadjuvante suivie d’une cystectomie totale ont été inclus ; 257 étaient ypT0N0 et 207 étaient ypTa-pTis-pT1 sur les pièces opératoires. Selon la méthode de Kaplan–Meier, la survie globale chez les patients ypT0 et ypTa-pTis-pT1, respectivement, étaient de 186,7 mois et de 138 mois, respectivement (p =0,58). En analyse multivariée, les patients ypTa-pTis-pT1N0 ypT0N0 présentaient un risque diminué de mortalité globale (RR 0,36, 95 % IC 0,23–0,67 et RR 0,28, 95 % IC 0,17–0,47, respectivement) par rapport aux patients pT2N0.
ConclusionLe stade pathologique ypT0 sur les pièces opératoires de cystectomie totale est un bon prédicteur de la survie globale chez les patients ayant reçu une chimiothérapie néoadjuvante. En comparaison, les patients ypTa-pTis-pT1 n’avaient pas un risque de mortalité globale supérieur et sont eux aussi de bon pronostic. Ces résultats peuvent permettre une meilleure information des patients quant à leur pronostic en pratique quotidienne.