La transplantation rénale est devenue le traitement de choix de l’insuffisance rénale chronique car elle offre aux patients une excellente qualité de vie et elle a un bénéfice économique pour la société. Notre objectif est d’évaluer les connaissances des imams et des enseignants d’études islamiques concernant la greffe rénale, leur position par rapport au principe du don d’organes et le cadre religieux justifiant leur opinion.
MéthodesIl s’agit d’une étude transversale descriptive, menée entre le mois de mai et juillet 2019, effectué auprès des mosquées, du conseil scientifique islamique, des facultés d’études islamiques et des lycées, à l’aide d’un questionnaire préétabli que nous avons distribué aux imams et aux professeurs d’études islamiques choisis aléatoirement au sein des établissements. Les questions de l’enquête répondaient à quatre thèmes principaux, à savoir : l’opinion et l’attitude de la religion islamique sur le don d’organes, la justification explicite de l’autorisation de la greffe, les organes autorisés et interdits dans le don et la possibilité de participer dans la sensibilisation sur l’importance de la greffe.
RésultatsNotre étude a concerné 125 personnes ; 54 sujets ont répondu soit 43 %. Parmi les personnes interrogées, 57,4 % étaient des professeurs des études islamiques ; 94,44 % des 54 participants avaient répondu que l’islam autorisait la greffe rénale. Deux personnes sur trois étaient capables d’identifier les organes et les tissus transplantables. Cinquante pour cent approuvait la transplantation rénale à partir d’un donneur cadavérique. Soixante-dix pour cent des professeurs et des imams acceptaient de faire le don de leurs organes après la mort. Cinquante-neuf pour cent envisageaient de participer à des activités de sensibilisation sur l’importance du don du rein ce qui donne de l’espoir à l’évolution de la greffe dans notre pays surtout que la principale cause de refus été la crainte que cela soit interdit par notre religion islamique.
ConclusionDans un pays où les accidents de la voie publique constituent la principale cause de mortalité du sujet jeune et face à l’augmentation prévisible du nombre de candidats à la greffe rénale, il semble pragmatique que tous les efforts soient déployés pour accroître l’offre de don de greffons, en promouvant l’activité de greffe notamment rénale à partir de donneur cadavérique.