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Le cancer de prostate du transplante rénal n’impose pas de prise en charge spécifique

Objectifs
Devant les critères élargis de transplantation et le vieillissement de la population, l’incidence du cancer de prostate (CaP) chez le patient transplanté rénal est en augmentation. Leur prise en charge et pronostic restent à éclaircir, les études publiées étant hétérogènes. Notre étude présente une série monocentrique de transplantés rénaux atteints de CaP localisé afin d’en décrire la stratégie thérapeutique et la survie sans récidive biologique.

Méthodes
Les données de patients ayant été greffés dans notre centre puis traités pour CaP entre 2000 et 2013 ont été relevées en rétrospectif. Notre étude incluait les patients traités pour CaP localisé. Les résultats du PSA initial et des biopsies prostatiques ont été répertoriés, ainsi que le traitement choisi, les complications et la survie sans récidive biologique. Le risque de récidive biologique était défini selon les critères d’AMICO. Pour les patients traités par prostatectomie, les données anatomo-pathologiques de la pièce opératoire ont été comparées aux biopsies.

Résultats
Vingt-et-un patients ont présenté un CaP localisé après greffe rénale. L’âge moyen au diagnostic était de 63,7 ans avec délai moyen entre greffe et CaP de 7 ans. Les patients étaient à risque de récidive faible (47 %, n = 10), intermédiaire (47 %, n = 10) ou élevé (4,7 %, n = 1). Trois patients ont été traités par curiethérapie (risque faible), un par radiothérapie externe (risque intermédiaire) et un sous surveillance. Les patients opérés par prostatectomie (n = 16, risque faible, intermédiaire et élevé dans respectivement 6, 9 et 1 cas), avaient une fonction rénale stable, sans complication sur le greffon. Un upgrading anatomopathologique était retrouvé dans 3 cas. Tous les patients avaient un PSA postopératoire indétectable, aucun n’a présenté de récidive biochimique (durée minimale de suivi de 1 an) hormis le patient à risque élevé (pT3a Gleason 8).

Conclusion
Les recommandations générales de la prise en charge du cancer de prostate localisé sont applicables chez les patients transplantés rénaux avec une survie sans récidive biologique précoce acceptable et non influencée par le statut de greffé. Pour les cancers à risque faible, l’absence d’échec biochimique pourrait conduire à ne plus imposer de délai d’attente avant inscription sur liste.

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