Intérêt de la technique isotopique du ganglion sentinelle associée aux outils préopératoires de prédiction du risque d’envahissement ganglionnaire dans le cancer de la prostate : à propos de 200 patients
Objectifs
L’objectif de cette étude prospective est de tester 3 différents nomogrammes, Briganti [1], Cagiannos [2] et Roach [3] et de développer un modèle simple d’évaluation de la probabilité d’atteinte ganglionnaire métastatique pour des patients à risque intermédiaire ou élevé traités par curage pelvien extensif et détection isotopique sentinelle.
Méthodes
Au total, 202 patients consécutifs ont été inclus. Une analyse multivariée à recherché un ou des facteurs prédictifs d’une atteinte ganglionnaire métastatique (N+). L’exactitude des différents nomogrammes, paramètres prédictifs isolés et d’un modèle combinant les paramètres prédictifs, a été réalisée par une analyse de l’aire sous les courbes Receiver Operating Characteristics (ROC). Nous avons déterminé, pour les meilleurs outils, les meilleurs seuils associés à la valeur prédictive négative (VPN) optimale associée à une absence de faux négatifs en technique isotopique sentinelle pour aider le clinicien à décider de la réalisation ou non du curage extensif.
Résultats
Trente-cinq patients N+ (17,2 %) et nombre médian de 5 SLN retirés [38]. Le premier chiffre de Gleason et le pourcentage de biopsies positives étaient des facteurs prédictifs du statut ganglionnaire N+ conduisant à un modèle prédictif à 2 variables. Les meilleures exactitudes (courbes ROC) étaient de 81,39 et 81,80 % pour le nomogramme de Briganti1 et notre modèle respectivement. Pour le nomogramme de Briganti1, le seuil avec la meilleure VPN était < 5 %, évitant le curage pelvien extensif chez 53 % (108/202) des patients mais péjoratif pour 3 patients N+ inattendus (8,6 %) tous détectés par la technique sentinelle. Pour notre modèle, le meilleur seuil était < 10, ne laissant aucun patient N+ grâce à une détection positive sentinelle (4 patients = 11,4 %) et en évitant un curage pelvien extensif chez 52 % (105/202) des patients.
Conclusion
La technique du ganglion sentinelle permet de pallier « aux cas oubliés » par le nomogramme de Briganti1 ou notre modèle prédictif avec un nombre limité de ganglions prélevés (sentinelles).