Accueil > Les évènements de l’AFU > Congrès français d'Urologie > 108ème Congrès Français d’Urologie > Évaluation prospective du risque infectieux de la neuromodulation sacrée S3 (NMS3) : l’anti-bioprophylaxie pour quels patients ?
Ajouter à ma sélection Désélectionner

Évaluation prospective du risque infectieux de la neuromodulation sacrée S3 (NMS3) : l’anti-bioprophylaxie pour quels patients ?

Objectifs
L’utilisation d’une anti-bioprophylaxie systématique lors de l’implantation d’une électrode test ou définitive de NMS3 fait l’objet d’un grade de recommandation faible de l’AFU. Nos objectifs étaient d’évaluer prospectivement l’écologie et les facteurs favorisants l’infection du site opératoire (ISO) pendant et après la période test de la NMS3.

Méthodes
Étude prospective monocentrique évaluant 31 patients consécutifs (27 femmes et 4 hommes) entre mars 2012 et mai 2014. Aucune antibioprophylaxie préopératoire n’était utilisée, seules la stérilité des urines et l’intégrité du revêtement cutané étaient requises avant l’intervention. L’ensemble des tests était réalisé au bloc opératoire sous anesthésie locale. En cas de positivité du test, le boîtier définitif était implanté selon la procédure recommandée. Lors de l’ablation de l’électrode (test–) ou lors de la mise en place du boîtier définitif (test + ), les prélèvements bactériologiques étaient systématiquement effectués selon une procédure standardisée.

Résultats
L’âge moyen était de 64 ans [23–88]. L’IMC moyen était de 26,9 [16,5–50,6]. La durée moyenne du test était de 27 jours [10–50]. Une implantation définitive était réalisée chez 76 % des patients répondant au test (critères ICS). Parmi les patients opérés 26 % étaient diabétiques, 29 % bénéficiaient d’un traitement immunomodulateur et 19 % d’une corticothérapie et/ou d’un traitement AINS. Durant la période d’observation, 16 % (5/31) ont présenté une ISO après la procédure de test. Le délai moyen d’ ISO était de 18 jours [10–32]. L’écologie bactérienne des prélèvements réalisés retrouvait dans 80 % des cas un Staphylococcus aureus et dans 20 % un staphylococcus epidermidis. Trois des patients infectés étaient diabétiques, trois avaient une corticothérapie orale au long cours ou un traitement immunomodulateur et trois étaient obèses (IMC > 30 kg/m2).

Conclusion
L’ISO lors de l’implantation d’une électrode test de NMS3 était retrouvée dans notre expérience dans 16 % des cas. Le germe le plus souvent en cause était le Staphylococcus aureus. La présence d’un diabète, d’une obésité et/ou d’un traitement immunomodulateur pourrait permettre d’orienter l’anti-bioprophylaxie.

Contenu protégé